Eglises d'Asie

L’Église bangladaise déplore le meurtre d’un villageois chrétien de 94 ans à Barisal

Publié le 04/02/2022




La semaine dernière au village de Padrishibpur, dans le diocèse de Barisal, un villageois catholique de 94 ans a été drogué et tué dans son domicile. « Les chrétiens de Padrishibpur ont été attaqués à deux reprises cette année, de la même manière. C’est clairement un acte de persécution », a réagi le père Anol Terence D’Costa, responsable de la Commission des communications sociales du diocèse. Mgr Howlader, archevêque de Chittagong, a rendu visite aux proches en faisant part de sa tristesse et de sa proximité avec les villageois.

Malkam D’Costa, 94 ans, un catholique du village de Padrishibpur dans le diocèse de Barisal, a été assassiné la semaine dernière dans le centre-sud du Bangladesh.

Un villageois chrétien âgé de 94 ans, Malkam D’Costa, est décédé la semaine dernière dans son domicile de Padrishibpur, un village de Barisal dans le centre-sud du Bangladesh. Il était le membre le plus âgé de la communauté catholique locale. Le 29 janvier, des individus non identifiés sont entrés dans sa maison, après avoir rendu les six membres de la famille inconscients en les faisant consommer des drogues, avant de piller la maison. Malkam D’Costa est décédé à l’hôpital le 31 janvier.

L’affaire a provoqué la peur et la colère des chrétiens de la région. Ces derniers estiment qu’il s’agit d’une attaque délibérée contre une famille chrétienne. Ils pensent aussi que les criminels de la région, majoritairement musulmane, ciblent les chrétiens à cause de leur nature pacifique.

Dans une autre affaire similaire survenue en 2021, une voisine de Malkam D ‘Costa a été forcée de prendre un somnifère avant d’être violée alors qu’elle était seule chez elle. Son mari travaille comme veilleur de nuit dans une école catholique. Elle a déposé plainte contre un homme musulman, Mohammad Alam, et le fils de Malkam D’Costa a témoigné en sa faveur malgré les pressions de la famille de l’accusé. Pour cette raison, les chrétiens de Padrishibpur estiment que les deux affaires sont liées.

Intervention et visite de l’évêque de Chittagong

Le 1er février, près d’une centaine de chrétiens ont organisé une manifestation dans le village, afin de protester contre le meurtre et le pillage du domicile de Malkam D’Costa. Les jours suivants, d’autres manifestations ont eu lieu avec près de 1 000 personnes, afin d’exprimer leur colère et demander justice pour les victimes. Un des manifestants, Andrio D’Costa, explique que « nous autres, chrétiens, sommes des citoyens de ce pays, mais on nous persécute parce que nous sommes une minorité ». « Nous voulons vivre en paix et nous voulons voir les coupables arrêtés pour ce meurtre. »

Mgr Laurent Subrato Howlader, archevêque de Chittagong, dans le sud-est du pays, est intervenu en rendant visite aux proches de la victime et en exprimant sa proximité et sa tristesse. L’archevêque de Chittagong, qui est également administrateur apostolique de Barisal, a demandé l’arrestation immédiate des coupables. Le père Anol Terence D’Costa, responsable de la Commission pour les communications sociales du diocèse de Barisal, a également réagi. « Les chrétiens de Padrishibpur ont été attaqués à deux reprises cette année, de la même manière. C’est clairement un acte de persécution. Nous voulons des punitions exemplaires », a-t-il insisté. « Nous échangeons aussi avec l’administration et les autorités locales, en demandant un soutien financier de la famille », souligne le père D’Costa.Bas du formulaire Pour le père D’Costa, ce genre d’attaque n’est pas nouvelle dans la région, où les chrétiens ont commencé à s’installer au XVIIIe siècle.

(Avec Asianews et Ucanews)


CRÉDITS

Asianews