Eglises d'Asie – Bangladesh
L’Église bangladaise publie un nouveau livre sur Mgr Ganguly, Serviteur de Dieu
Publié le 05/09/2019
L’Église catholique au Bangladesh a publié un nouveau livre pour rendre hommage à Mgr Theotonius Amal Ganguly, ancien archevêque de Dacca, à l’occasion du 42e anniversaire de sa mort. Le cardinal Patrick D’Rozario, archevêque de Dacca, a inauguré la parution de l’ouvrage le 2 septembre, durant une célébration dans la cathédrale Sainte-Marie de Dacca. Le livre, intitulé Serviteur de Dieu Theotonius Amal Ganguly, fierté de l’Église bangladaise, retrace la vie du premier archevêque bengali de Dacca, déclaré « serviteur de Dieu » le 2 septembre 2006 par la Congrégation pour la cause des saints. Le livre de 789 pages évoque de façon approfondie l’arrivée de l’Église catholique sur le sous-continent indien et les étapes majeures de la vie et du travail de l’archevêque défunt, sans compter des articles importants qui ont été écrits sur Mgr Ganguly. Le 2 septembre, plusieurs centaines de fidèles ont été invités à regarder un documentaire sur Theotonius Ganguly, à l’occasion de la messe et de l’inauguration du livre, avant d’aller prier devant sa tombe en y déposant des fleurs.
Une vie de service
Mgr Ganguly est né en 1920 au village d’Hashnabad, près de Dacca, et a grandi dans la paroisse Notre-Dame du Saint Rosaire. Il a été ordonné prêtre de la Sainte Croix en 1946, et il est devenu le premier évêque auxiliaire bengali de Dacca en 1960, puis le premier archevêque bengali en 1965. Il a servi dans l’archidiocèse de Dacca de 1965 à 1977, jusqu’à sa mort à l’âge de 57 ans des suites d’une crise cardiaque. Mgr Ganguly était reconnu pour son excellence académique – il avait notamment obtenu un doctorat –, pour sa grande humilité et son amour pour les pauvres. Il a joué un rôle majeur pour le développement de l’Église au Bangladesh, notamment concernant la promotion des laïcs, la formation des jeunes et le soutien aux communautés les plus démunies du pays, alors que le Bangladesh venait de gagner son indépendance en 1971. L’éditeur, Sunil Pereira, explique que le livre est le fruit de neuf longues années de travail. « Les gens qui l’ont rencontré et qui ont travaillé avec lui le considéraient comme ‘un saint vivant’ à cause de sa vie extraordinaire. Beaucoup de gens ont écrit sur sa vie et son travail, et nous avons rassemblé tout ce que nous pouvions trouver. Nous espérons que ce livre servira d’ouvrage de référence et que ses écrits et discours pourront aider les gens », confie Sunil Pereira.
Premier candidat bangladais à la sainteté
L’unique hebdomadaire catholique bangladais, Pratibeshi (Voisin), avait appelé dès sa mort à ouvrir un procès en canonisation. Il a été déclaré serviteur de Dieu en 2006, première étape vers la canonisation, en faisant le premier candidat du pays à la sainteté. Le père Patrick Simon Gomes, secrétaire du tribunal ecclésiastique local, confie que le procès en canonisation de l’archevêque Ganguly avance progressivement. « Le tribunal a achevé son travail en 2018 et un délégué du Vatican nous a rendu visite », explique le prêtre, également recteur du grand séminaire national du Saint-Esprit, fondé par Mgr Ganguly. « Nous lui avons remis nos documents et il les a confiés à la Congrégation pour la cause des saints. Le cardinal D’Rozario a également formé une commission de neuf membres chargée de publier sur sa vie et son travail, avec notamment une prière pour sa canonisation qui a été distribuée dans les paroisses, et chargée également d’enregistrer tout fait miraculeux lui étant attribué. Nous espérons et nous prions pour qu’il soit déclaré saint un jour. » En 2006, alors que Mgr Ganguly venait d’être déclaré Serviteur de Dieu, le père Stephen Gomes, supérieur de la congrégation de la Sainte-Croix au Bangladesh, évoquait de nombreux témoignages qui attestaient que Mgr Ganguly était « un saint » : « Ceux qui connaissaient le serviteur de Dieu Ganguly le décrivaient comme un Moha Purush [saint, illuminé de l’intérieur]. » Mgr Michael A. D’Rozario, ancien évêque émérite de Khulna décédé en 2016, confiait en 2006 que « Mgr Ganguly était un pauvre d’esprit, il était humble et doux, c’était un pauvre de cœur qui pouvait voir Dieu ».
(Avec Ucanews, Dacca)
CRÉDITS
Stephan Uttom / Ucanews