Eglises d'Asie

L’Église bangladaise rend hommage au père Richard Timm après 66 ans de mission

Publié le 23/09/2020




Le 16 septembre, près de 500 personnes, dont une majorité de catholiques ont participé à une messe célébrée dans la cathédrale Sainte-Marie de Dacca, en mémoire du père Richard William Timm, missionnaire américain, décédé le 11 septembre aux États-Unis dans l’État de l’Indiana. Le prêtre, membre de la congrégation de la Sainte-Croix, a vécu comme missionnaire au Bangladesh durant 66 ans, avant de rentrer aux États-Unis en 2016 pour raisons de santé. Le cardinal Patrick D’Rozario, archevêque de Dacca, qui présidait la célébration, a salué le prêtre comme « un grand missionnaire et un ami du Bangladesh ».

Le 16 septembre à Dacca, le cardinal Patrick D’Rozario portant un portrait du père Richard Timm, missionnaire au Bangladesh durant 66 ans.

Les évêques et responsables chrétiens au Bangladesh ont salué le missionnaire défunt, le père Richard William Timm, pour le don de sa vie consacrée à la mission dans le pays, après plus de six décennies de service exemplaire, notamment dans les domaines de l’éducation, de la recherche, du développement social et des droits de l’homme. Les hommages ont été prononcés durant une messe en sa mémoire, célébrée le 16 septembre dans la cathédrale Sainte-Marie de Dacca. Près de cinq cents personnes, dont une majorité de catholiques, ont participé à la cérémonie, en respectant les consignes sanitaires en vigueur. Le père Timm, américain, est décédé le 11 septembre aux États-Unis à l’âge de 97 ans, à South Bend, dans l’État de l’Indiana. Il a travaillé comme missionnaire au Bangladesh de 1952 à 2016, avant de rentrer dans son pays pour raisons de santé. Il sera enterré à South Bend le 18 septembre. Dans un discours mémorial prononcé avant la messe, le cardinal Patrick D’Rozario, archevêque de Dacca, a présenté le père Timm comme un grand missionnaire et un ami du Bangladesh. « Il a vécu sur cette terre durant 97 ans. Il a été membre de la congrégation de la Sainte-Croix pendant 80 ans, et il a vécu 71 ans de sacerdoce. Il a consacré 66 années de sa vie au Bangladesh, en acceptant ce pays comme ami. Le père Tim est toujours dans nos mémoires, et ses grandes œuvres et ses relations restent présentes parmi nous. Il est dans nos esprits et ses idées, ses idéaux, son témoignage et ses valeurs nous inspirent », a confié le cardinal D’Rozario, lui-même de la congrégation de la Sainte-Croix, qui a assuré que la vie de service du père Timm continuera de porter du fruit durant des générations.

Scientifique, éducateur et défenseur des droits de l’homme

« Il a rempli de nombreux rôles durant sa vie – en tant que scientifique, enseignant, chercheur, écrivain, éducateur et pionnier du développement et des droits de l’homme. Il s’est notamment consacré à des recherches en sociologie et sur le développement humain », a poursuivi l’archevêque de Dacca. « Il a été influent pour la défense de la justice et des droits de l’homme dans le pays. Il a été un grand défenseur des plus démunis et des marginalisés, y compris des populations indigènes. Il aimait les plus humbles et les plus fragiles, et il protégeait leurs droits. » Benedict Alo D’Rozario, président de Caritas Asie, a également rendu hommage au père Timm, en évoquant la façon dont il est devenu un pionnier des droits de l’homme et du développement au Bangladesh. « Durant la première partie de sa vie missionnaire [1952-1970], il a été éducateur, chercheur et scientifique. Durant la seconde partie, il a travaillé dans les domaines de l’humanitaire et du développement, et au service des droits de l’homme. Comment cette transformation s’est-elle produite ? Il l’a lui-même expliqué à ses amis scientifiques : ‘Les gens sont plus importants que les vers.’ Cette évolution a eu lieu quand il est intervenu dans l’île de Manpura après le passage du cyclone de 1970 », a confié Benedict D’Rozario. Ce dernier, qui a travaillé avec le père Timm à partir de 1982, a souligné que la vie et les travaux du père Timm ne doivent pas seulement être célébrés et inspirer les gens, mais que cela mériterait d’être étudié et documenté.

« Le père Timm était un grand homme avec un grand cœur. Il était courageux et engagé de façon désintéressée au service de la protection des droits de tous. Il était américain, mais aussi un vrai Bangladais de cœur. Nous sommes marqués par le départ d’un grand homme », a salué Aroma Dutta, une parlementaire du parti de la Ligue Awami au pouvoir. Cette dernière a également évoqué sa première rencontre avec le prêtre dans les années 1980, dans une paroisse catholique. « Je l’ai toujours considéré comme un père, et il me traitait comme sa fille. J’ai l’impression d’avoir perdu mon propre père. » De son côté, sœur Pauline Gomes, de la congrégation de la Sainte-Croix, a commenté la personnalité, la simplicité et la disponibilité du prêtre. « Il a vécu simplement et humblement, et il était toujours prêt à aider. Il restera un modèle de dévouement et de service », a souligné la religieuse. « Le père Timm a apporté tant de contributions au Bangladesh dans les domaines de l’éducation, des droits de l’homme et du développement. En 2012, il a notamment été honoré par le gouvernement pour son rôle durant la Guerre de libération du Bangladesh de 1971 », a également salué le père James C. Cruze, provincial des Pères de la Sainte-Croix au Bangladesh.

(Avec Ucanews, Dacca)


CRÉDITS

Rock Rozario / Ucanews