Eglises d'Asie

L’Église birmane célèbre une dizaine d’ordinations diaconales malgré la crise qui continue de frapper le pays

Publié le 08/10/2021




Le 5 octobre, quatre séminaristes ont été ordonnés diacres dans la cathédrale Saint-Patrick de Bhamo, dans l’État Kachin (dans le nord du pays), dans une région majoritairement chrétienne, particulièrement malmenée par les conflits récents entre l’armée et les milices armées depuis le coup d’État du 1er février. Le 25 septembre, cinq autres diacres ont été ordonnés dans la cathédrale Sainte-Marie de Rangoun. Le cardinal Bo a salué une Église « jeune, fervente et grandissante », malgré les difficultés traversées depuis quelques mois par la population civile en Birmanie.

Le 25 septembre, cinq diacres ont été ordonnés dans la cathédrale Sainte-Marie de Rangoun.

L’Église catholique birmane a célébré l’ordination une dizaine de jeunes séminaristes au diaconat en vue du sacerdoce, dans un contexte politique chaotique depuis le coup d’État militaire du 1er février. Le 5 octobre, Mgr Raymond Sumlut Gam, évêque de Bhamo dans l’État Kachin (dans le nord du pays), a célébré l’ordination de quatre diacres dans la cathédrale Saint-Patrick de Bhamo, en présence de seulement quelques proches et quelques prêtres en raison des restrictions sanitaires en vigueur. Dix jours avant, le 25 septembre, Mgr Noel Saw Naw Aye, évêque auxiliaire de Rangoun, a célébré l’ordination de cinq autres diacres dans la cathédrale Sainte-Marie de Rangoun. Le 23 mai dernier, Mgr Raymond Saw Poe Ray, évêque de Mawlamyine (État Mon, dans le Sud-Est), a également célébré l’ordination diaconale de deux autres séminaristes. La communauté chrétienne birmane compte plus de mille prêtres, ainsi qu’environ deux mille religieuses et plusieurs centaines de catéchistes, servant dans près de seize diocèses à travers le pays.

Le diocèse de Bhamo, dans l’État Kachin, se trouve dans une région où les combats continuent entre l’armée et les milices armées locales, dont l’Armée pour l’indépendance Kachin (KIA). Dans la région, majoritairement chrétienne, plus de 100 000 personnes ont dû fuir les combats en quittant leur maison. L’Église locale a organisé une assistance humanitaire face à cette situation, ainsi que des activités éducatives dans les camps provisoires installés dans l’État Kachin. Les activités de l’Église locale, dont la messe et les autres services liturgiques, restent suspendues à cause d’une situation pandémique qui reste inquiétante dans ce pays d’Asie du Sud-Est. La crise économique provoquée par la crise politique et sanitaire a également accentué les inquiétudes de la population.

« Les catholiques ont beaucoup souffert », a rappelé le cardinal Bo

Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, a salué l’Église catholique en Birmanie, en la décrivant comme « jeune, fervente et grandissante », en particulier concernant les vocations religieuses et sacerdotales, qui continuent malgré les épreuves récentes traversées par le pays. « Les catholiques ont beaucoup souffert. Nos églises ont été attaquées. Beaucoup des nôtres ont été déplacés sur leurs propres terres », a-t-il souligné le mois dernier, en Hongrie lors du Congrès eucharistique international. Depuis le 1er février, au moins 1 156 personnes ont trouvé la mort à cause de la répression de la junte, y compris des chrétiens, et plus de 8 000 personnes ont été détenues. La junte a ignoré les appels répétés de la communauté internationale, y compris ceux du pape François à mettre fin aux violences et à reprendre les négociations de paix. Les populations civiles des régions indigènes (notamment des États Chin, Kayah, Kachin et Karen, majoritairement chrétiens), qui ont dû supporter le poids des conflits récents, avaient déjà subi l’oppression et les persécutions durant plusieurs décennies de régime militaire.

(Avec Ucanews)