Eglises d'Asie

L’Église birmane demande de l’aide face aux dégâts provoqués par le cyclone Mocha

Publié le 25/05/2023




« Nous avons demandé aux agences humanitaires, y compris Caritas International, d’envoyer du matériel dans les régions les plus affectées par la tempête dans les régions de Rakhine, de Chin et de Mandalay », explique le père Min, directeur de la Caritas de Pyay dans l’État de Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie. La région côtière a été touchée le 14 mai dernier par le cyclone Mocha. Les Nations unies estiment que l’aide nécessaire s’élève à 333 millions de dollars pour 1,6 million d’habitants affectés.

En Birmanie après le passage du cyclone Girir en 2011.

L’Église birmane a appelé les agences humanitaires à envoyer des aides d’urgence dans le pays afin de soutenir les victimes du cyclone Mocha, qui a frappé la région la semaine dernière. « Nous avons demandé aux organisations internationales, y compris Caritas Internationalis, de fournir du matériel aux zones affectées par la tempête dans les régions de Rakhine, de Chin et de Mandalay », explique le père Nereus Tun Min, directeur de la Caritas de Pyay (Catholic Karuna Pyay).

Le prêtre ajoute que son organisation couvre l’État de Rakhin et le canton de Paletwa (dans l’État Chin), les zones les plus touchées dans l’ouest du pays. L’État Chin, une région majoritairement chrétienne, compte aussi un foyer important de groupes ethniques armés hostiles à la junte au pouvoir.

Le diocèse de Pyay a invité les bienfaiteurs à soutenir les familles dans le besoin et à envoyer des ressources afin de réparer les églises endommagés par le cyclone. Les Nations unies ont quant à elle évoqué un besoin de 333 millions de dollars pour pouvoir venir en aide à près d’1,6 million de personnes vulnérables en Birmanie, dont beaucoup ont perdu leur domicile.

« Cette tempête a dévasté les régions côtières, laissant plusieurs milliers d’habitants sans toit alors que la mousson approche », a signalé Ramanathan Balakrishnan, coordinateur des Nations unies pour la Birmanie, interrogé le 23 mai à Genève par la presse. « Nous sommes aujourd’hui dans une course contre la montre : nous devons fournir des abris sûrs à toutes les communautés affectées et prévenir la propagation des maladies liées à l’eau », a-t-il ajouté.

« Aucune aide n’a encore atteint les zones les plus affectées dans l’État Chin »

De son côté, le père Min cite plusieurs donateurs privés et groupes religieux qui envoient des aides. Les jésuites ont notamment fourni plus d’un millier de logements à Rakhine tandis qu’un donateur privé a envoyé de l’argent qui a été distribué à près de 20 familles bouddhistes et catholiques de la ville portuaire de Sittwe – la ville la plus affectée dans l’État de Rakhine, selon le père Min, qui ajoute que quatre prêtres du diocèse de Pyay se sont rendus à Sittwe et Kyauktaw afin de transporter du matériel médical.

Presque 102 bâtiments religieux, dont des églises, ainsi que 185 écoles et plus de 2 774 habitations, ont été endommagées dans l’État Chin après le passage du cyclone Mocha (avec des vents jusqu’à 248 km/h et des pluies torrentielles qui ont frappé les régions côtières dès le 14 mai, selon les autorités locales). Le Gouvernement d’unité nationale (NUG) en exil a parlé d’un bilan de 455 décès tandis que la junte a maintenu un chiffre de 145 victimes au 18 mai.

À cause des conflits internes en Birmanie et des communications ralenties par la tempête, la situation reste difficile à évaluer a rappelé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, dans un court rapport publié le 23 mai. « Aucune aide n’a encore atteint les zones les plus affectées dans l’État Chin malgré l’intervention des agences humanitaires », affirme un travailleur social anonyme.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

EU / ECHO (CC BY-SA 2.0)