Eglises d'Asie

L’Église cambodgienne se réjouit de l’ordination du premier diacre issu du groupe ethnique Bunong

Publié le 08/12/2021




Le 30 novembre dans l’église Saint-Joseph de Kdol Leu, dans la préfecture apostolique de Kampong Cham, Jean-Baptiste Prak Hong est devenu le premier diacre issu du groupe ethnique Bunong. Mgr Olivier Schmitthaeusler, MEP, vicaire apostolique de Phnom Penh, s’est réjoui de ce don « offert à toute l’Église cambodgienne ». L’église Saint-Joseph, située près du fleuve Mékong, fait partie du territoire de Kampong Cham où vivent près de 4 millions d’habitants. On compte près de 20 000 catholiques dans le pays, qui compte un vicariat apostolique et deux préfectures apostoliques.

Jean-Baptiste Prak Hong est le premier diacre issu de la communauté Bunong.

La petite communauté catholique du Cambodge, dans un pays majoritairement bouddhiste, a accueilli avec joie et enthousiasme le premier diacre originaire de la minorité ethnique Bunong (également appelée Phnong). Le 30 novembre, selon l’agence Fides, Jean-Baptiste Prak Hong a été ordonné diacre en l’église Saint-Joseph de Kdol Leu, un territoire couvert par la préfecture apostolique de Kampong Cham. Mgr Olivier Schmitthaeusler, MEP, vicaire apostolique de Phnom Penh, a évoqué l’ordination diaconale comme une « grande joie et un merveilleux cadeau offert à toute l’Église cambodgienne ».

La communauté Bunong a célébré l’événement avec une procession fervente et haute en couleurs, les membres de la minorité ayant revêtu leurs costumes traditionnels en étant accompagnés par des chants et des battements de tambours. La minorité Bunong vit majoritairement dans la province de Mondulkiri, dans les montagnes centrales du Cambodge, près de la frontière avec le Vietnam. On compte près de 50 000 d’entre eux dans le pays, et ils adhèrent majoritairement à la tradition animiste, bien que quelques groupes suivent le bouddhisme theravada ou le catholicisme. Ils représentent environ 54 % de la population de la province, estime l’organisation Mondulkiri Project.

« Un fruit spécial offert à notre communauté »

Selon Mgr Schmitthaeusler, la vocation religieuse du nouveau diacre, qu’il a suivie malgré de nombreuses épreuves, est une occasion de rendre grâce à Dieu. « Aujourd’hui, nous sommes pleins de joie et de gratitude envers Dieu. Si nous regardons le parcours de frère Hong, on peut voir combien Dieu aime l’humanité. Dieu l’a choisi dans un petit village de Busra, pour qu’il annonce la Bonne Nouvelle au Kampong Cham et à la communauté catholique du Cambodge », s’est-il réjoui. « Ce n’est pas évident de se rendre de Busra à Phnom Penh. Il a fait ce voyage pour se rendre au séminaire de théologie. Nous remercions Dieu de l’avoir appelé, comme il l’a fait pour saint André, le premier missionnaire appelé par Jésus », a-t-il ajouté.

L’évêque a également salué Mgr André Lesouëf, MEP et premier Ordinaire de la préfecture apostolique de Kampong Cham, créée en 1968. « Aujourd’hui, avec Hong, premier ecclésiastique catholique issu du peuple Phnong, nous voyons en profondeur l’histoire du salut. Nous remercions Dieu et ses parents : c’est un fruit spécial qu’ils ont offert à notre communauté. Merci à la paroisse de Busra, qui a été l’environnement fructueux dans lequel l’appel de Dieu a grandi dans son cœur. »

Mgr Schmitthaeusler a également rappelé à Hong et à la communauté catholique qu’ils sont appelés à devenir « pêcheurs d’hommes », selon l’invitation de Jésus aux apôtres. L’église Saint-Joseph, située près du fleuve Mékong, fait partie du territoire de Kampong Cham où vivent près de 4 millions de Cambodgiens. « Hong a beaucoup de travail qui l’attend ; des filets doivent être jetés partout », a poursuivi l’évêque. Il a ajouté que le nouveau diacre doit être « comme un pont », et que sa vie pourra permettre d’aider les gens à « communiquer avec Dieu » en établissant « un lien spécial entre Dieu et l’homme à travers le service de l’autel, la prière et le témoignage évangélique, donné de manière attentionnée aux pauvres et aux opprimés ».

Gardiens des forêts et gardiens d’éléphants

Les Bunongs sont connus traditionnellement comme des gardes forestiers et des soigneurs d’éléphants, en raison de leur culture particulière, fortement liée aux forêts. Traditionnellement, ils ont puisé dans les forêts et leurs modestes fermes tout ce dont ils avaient besoin pour leur survie, commente le Mondulkiri Project, qui explique que les membres de la communauté Bunong partagent leur vie avec les éléphants, en les traitant comme des membres de la famille.

Les chrétiens forment une petite minorité au Cambodge. Les catholiques sont estimés à près de 20 000 fidèles dans le pays, répartis dans trois juridictions ecclésiastiques – un vicariat apostolique et deux préfectures apostoliques. Toutefois, l’histoire du catholicisme dans le pays remonte au XVIe siècle. Avant la quasi-décimation de l’Église et l’expulsion de tous les missionnaires étrangers durant le régime génocidaire des Khmers Rouges (1975-1979), près de 62 000 catholiques vivaient au Cambodge. Les missionnaires sont revenus dans les années 1990 après la fin de la guerre civile, afin de reconstruire l’Église locale de ses cendres.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

fides.org / Ucanews