Eglises d'Asie

L’église Saint-Sébastien de Negombo célèbre sa première fête annuelle depuis les attentats

Publié le 22/01/2020




L’église Saint-Sébastien de Negombo, le lieu de culte qui a le plus souffert des attentats du dimanche de Pâques en avril dernier, a célébré sa première fête annuelle depuis les attaques, ce lundi 20 janvier, jour de la saint Sébastien, bien que de façon réservée. Cette année, il n’y avait pas de tentes installées au bord de la route, ni de décorations ou d’illuminations installées pour le festival, organisé chaque année pendant une dizaine de jours pour s’achever le 20 janvier. Le 21 avril, les terroristes avaient ciblé l’église Saint-Sébastien ainsi que deux autres églises près Colombo. En tout, neuf terroristes kamikazes avaient visé six cibles différentes, tuant plus de 260 personnes, dont une majorité de chrétiens.

L’église Saint-Sébastien de Negombo, touchée par les attentats du dimanche de Pâques a célébré sa première fête annuelle depuis les attaques, le 20 janvier pour la saint Sébastien.

La paroisse Saint-Sébastien de Negombo, fondée il y a 151 ans, a perdu 93 des siens, dont 27 enfants, durant la messe du matin de Pâques, en avril dernier. Depuis les attentats, l’église a fêté sa première fête annuelle ce lundi 20 janvier, jour de la saint Sébastien. Chaque année, la fête paroissiale est célébrée au bout d’un festival de dix jours, au milieu des festivités, des décorations et des illuminations. Cette année, en revanche, la fête a été célébrée de façon plus sobre, en hommage aux victimes. Depuis les attentats, l’église et le centre catholique Saint-Sébastien du village de Katuwapitiyan, à Negombo, ont été remis en état pour être ouverts à nouveau aux fidèles le 21 juillet, trois mois après les attentats. Anton Ranil, 52 ans, un paroissien, explique que l’an dernier, il y avait eu une célébration particulièrement mémorable en l’honneur du 150e anniversaire de la fête paroissiale. « Nous avons marqué l’occasion avec beaucoup de décorations très colorées, mais cette fois-ci, c’est resté très simple, avec seulement des temps de prière et des cérémonies religieuses », ajoute-t-il. D’habitude, les paroissiens se rassemblent entre amis et en famille pour célébrer la fête. Ils décorent aussi leurs maisons et les lieux publics. Mais Anton Ranil souligne que cette année, « il n’y a pas eu de visiteurs, et il n’y a qu’à l’église qu’on trouvait quelques illuminations, et non dans tout le village ». « La plupart des familles des victimes ont participé aux neuvaines », les prières organisées sur neuf jours avant la fête de la paroisse. « C’est un symbole d’espérance et de foi en Dieu », assure Anton. « Pour que tous se relèvent avec l’intercession de saint Sébastien. »

Reconstruction et renouveau spirituel

Le gouvernement a initié plusieurs enquêtes sur les attentats, dont une d’entre elles qui a été lancée par le comité présidentiel et une autre par un comité parlementaire. Le président Gotabaya Rajapaksa, élu le 18 novembre, a également nommé une commission indépendante chargée d’identifier les coupables et tous les responsables derrière les massacres. Le président Rajapaksa a également rencontré le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, en promettant une enquête officielle sur les attentats et en assurant que justice serait rendue aux victimes. « Des banderoles montrant des photos des victimes ont été affichées sur les murs du village de Katuwapitiya, même durant la fête paroissiale », explique Nadee Senaviratne, de Negombo. Le père Lawrence Ramanayaka, directeur de Caritas Bangladesh, confie que l’Église locale a distribué 17 millions de roupies sri-lankaises (84 640 euros) à 352 familles de victimes, dans les trois mois après les attentats. Le cardinal Ranjith a également appelé les fidèles à visiter les proches des victimes durant les fêtes de Noël, en invitant à éviter de faire la fête trop brillamment. Le cardinal a également célébré la messe de minuit dans l’église Saint-Sébastien de Negombo, le 25 décembre.

(Avec Ucanews, Negombo)


CRÉDITS

Ucanews