Eglises d'Asie

L’Église sri-lankaise demande justice quatre ans après les attentats de Pâques 2019

Publié le 25/04/2023




Le 21 avril à 8h30, plusieurs milliers de manifestants de toutes confessions ont formé une chaîne humaine de 40 km entre l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya et le sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade, touchés par les attentats du dimanche de Pâques 2019 qui ont fait plus de 270 morts et plus de 500 blessés. Quatre ans après les attaques, l’Église locale continue de demander au gouvernement de faire toute la vérité sur les événements. Du 20 au 21 avril, une marche de nuit de 40 km a également eu lieu entre les deux églises.

Des responsables religieux sri-lankais ont pris part à une chaîne humaine de 40 km, le 21 avril à l’occasion du 4e anniversaire des attentats du dimanche de Pâques 2019.

L’Église catholique sri-lankaise a organisé une chaîne humaine de 40 km de long à l’occasion du quatrième anniversaire des attentats du dimanche de Pâques 2019, afin de demander justice pour les victimes. À l’appel du cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, plusieurs milliers de personnes de toutes confessions religieuses ont participé à l’événement, organisé le 21 avril afin de dénoncer l’échec du gouvernement.

Deux minutes de silence ont été observées à 8h45 en mémoire des défunts durant les attaques. Beaucoup de manifestants sont venus habillés en noir et avec des drapeaux noirs, en plus des différentes pancartes et bannières. Durant la manifestation, le cardinal Ranjith s’est adressé aux responsables religieux, aux diplomates étrangers, aux survivants des attentats et aux membres des familles des victimes présents au sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade, une banlieue de Colombo.

Perte de confiance de l’Église locale vis-à-vis des autorités

À cette occasion, il a affirmé que Saharan Hashim, chef du groupe terroriste islamiste National Thowheed Jamath (NTJ), qui a provoqué les attentats du 21 avril 2019, aurait des liens proches avec les services de renseignements militaires du gouvernement sri-lankais. « Nous regrettons que le gouvernement n’ait pas enquêté sur les liens entre le renseignement militaire et le groupe terroriste de Saharan », a expliqué le cardinal sri-lankais, en demandant au gouvernement d’interroger les responsables qui étaient en charge des renseignements à l’époque.

« Nous avons une question sur le fait que le terroriste appelé Jameel se soit donné la mort alors qu’il pouvait s’en sortir sain et sauf. Est-ce qu’il s’est fait exploser lui-même, ou est-ce que quelqu’un d’autre l’a fait exploser à distance ? », a-t-il poursuivi. Le cardinal Ranjith a également estimé que les responsables du gouvernement actuel n’étaient pas non plus dignes de confiance.

Récemment, les médias locaux ont informé que le gouvernement sri-lankais par intérim a promu des fonctionnaires de police qui occupaient des postes élevés à l’époque des attaques dans le pays d’Asie du Sud, qui s’est retrouvé en faillite l’an dernier. « Nous regrettons que le département du procureur général, la police et le gouvernement aient même hésité à appliquer ce que recommandait la Commissions présidentielle », a déploré l’archevêque de Colombo.

Il ne s’agit pas de « se venger mais d’obtenir justice et de prier pour les victimes »

Selon Mgr Brian Udaigwe, nonce apostolique, qui participait à l’événement, l’Église locale ne connaît toujours pas toute la vérité derrière les attaques. « Ces cérémonies commémoratives ne sont bien sûr pas faites pour chercher à se venger mais pour obtenir justice et pour prier pour les victimes », a expliqué le prélat nigérian.

De son côté, le père Cyril Gamini, porte-parole de l’archidiocèse de Colombo, a déclaré que l’Église devait continuer de lutter jusqu’à ce qu’ils obtiennent justice. « Nous n’oublierons pas les attaques jusqu’à ce que justice soit faite et que les coupables soient traduits en justice », a insisté le prêtre.

La veille, le 20 avril à partir de 19h, une marche de nuit a également été organisée depuis l’église Saint-Sébastien de Katuwapitiya jusqu’au sanctuaire Saint-Antoine de Kochchikade. La marche s’est terminée le lendemain matin à 8h20. Toute la journée du 21 avril, une importante présence policière et militaire a été déployée dans les rues et autour des églises. Par ailleurs, avant les manifestations des 20 et 21 avril, un tribunal a rejeté une requête déposée par la police de Negombo et demandant d’empêcher les marches et autres protestations, estimant que cette requête était à caractère politique.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews