Eglises d'Asie

L’envoyée spéciale des Nations unies pour la Birmanie a rencontré les responsables religieux

Publié le 13/07/2019




Le 9 juillet, Christine Schraner Burgener, envoyée spéciale des Nations unies pour la Birmanie, a rencontré le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et plusieurs autres responsables religieux. L’échange portait notamment sur les conflits internes qui continuent de frapper le pays, en particulier dans le cadre de la crise affectant les musulmans rohingyas dans l’État d’Arakan (Rakhine). Myint Swe, bouddhiste et président de l’organisation internationale Religions for Peace en Birmanie, explique que Christine Schraner Burgener a évoqué les efforts de paix et de réconciliation qui se poursuivent dans le pays.

Christine Schraner Burgener, envoyée spéciale des Nations unies pour la Birmanie, a rencontré le cardinal Bo et plusieurs responsables religieux birmans, le 9 juillet à Rangoun, auprès de qui elle a rappelé l’importance de la liberté de mouvement et de l’accès à l’éducation pour les quelque 100 000 habitants des camps d’Arakan pour les personnes déplacées internes (IDP). Myint Swe a évoqué des projets communautaires lancés dans les zones de conflits. Selon lui, l’envoyée spéciale de l’ONU reconnaît l’ampleur des défis rencontrés par le pays dans sa transition démocratique, après plusieurs décennies de régime militaire. Al Haj Aye Lwin, membre d’une école islamique de Rangoun, a également participé à la rencontre. Il souligne l’urgence d’améliorer l’accès à l’éducation pour les enfants des camps IDP. « J’ai demandé à Christine Schraner Burgener de transmettre un message au gouvernement, pour l’appeler à autoriser les étudiants des camps qui passent les examens d’entrée à l’université à pouvoir entrer dans toutes les universités », confie Al Haj Aye Lwin.

Celui-ci a également évoqué les recommandations de la commission consultative pour l’État de l’Arakan, présidée par l’ancien secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan (avant la mort de ce dernier, le 18 août 2018), et qui comprennent l’amélioration des infrastructures pour combattre la pauvreté, développer la protection des droits de l’homme et ouvrir la citoyenneté birmane aux Rohingyas. Al Haj Aye Lwin souligne qu’il est essentiel d’améliorer les conditions de vie dans les camps IDP avant d’envisager le retour des réfugiés rohingyas depuis les camps bangladais. Christine Schraner Burgener a également évoqué le rôle essentiel des responsables religieux en faveur d’une société plus tolérante. Le 28 février, lors d’une intervention devant le Conseil de sécurité des Nations unies, Christine Schraner Burgener a souligné quatre éléments pour une résolution de la crise dans l’État d’Arakan : la fin de la violence, un accès humanitaire sans entrave pour les populations touchées, le règlement des causes profondes des tensions et un développement inclusif. « Il est important d’identifier les responsables afin de combattre l’impunité et de permettre une véritable réconciliation », souligne l’envoyée spéciale, dont la visite actuelle en Birmanie, notamment dans l’État d’Arakan, est la sixième depuis sa nomination en avril 2018. Christine Schraner Burgener cherche à coopérer avec le gouvernement birman sur la meilleure façon dont l’ONU peut faciliter le retour et la réinstallation des centaines de milliers de Rohingyas qui ont fui les répressions violentes en août 2017, suite à des attaques de militants rohingyas contre des postes de police. L’État d’Arakan a également connu d’autres violences depuis décembre dernier, entre les militaires et l’Armée de l’Arakan, un groupe de séparatistes bouddhistes qui fait pression pour une plus grande autonomie. Selon l’ONU, au moins 35 000 civils ont été forcés de fuir leur foyer et de se réfugier dans les monastères, les écoles et les communautés voisines.

(Avec Ucanews, Mandalay)


CRÉDITS

Archidiocèse de Rangoun