Eglises d'Asie – Bangladesh
Les autorités bangladaises débutent la relocalisation des Rohingyas vers l’île de Bhasan Char
Publié le 07/01/2021
Le Bangladesh a commencé le déplacement des réfugiés Rohingyas vers l’île de Bhasan Char. Les premières réactions des personnes déplacées ont été positives ; pour beaucoup, les nouveaux logements sont meilleurs qu’à Cox’s Bazar, où se trouvent les camps de réfugiés dans le sud-est du Bangladesh. « Le nouveau centre d’accueil de Bhasan Char répond à tous nos besoins élémentaires. Ici, nous sommes heureux. Notre situation est meilleure que dans les camps de Cox’s Bazar », assure Hamida Begum, une femme Rohingya arrivée sur l’île le mercredi 30 décembre. Dil Mohommad, un autre Rohingya, partage ces sentiments. Il espère pouvoir attendre sur l’île, « avant de retourner en Birmanie », d’où la minorité musulmane est originaire. « C’est un lieu plus sain pour nous, parce qu’il y a plus de sécurité et que c’est moins surpeuplé », explique-t-il. Certains parlent même de confort, malgré les plaintes récentes de plusieurs organisations humanitaires et médias étrangers, qui décrivent Bhasan Char comme un lieu peu sûr en raison de son exposition aux catastrophes naturelles et des dangers d’inondations omniprésents.
Le ministère des Affaires étrangères du Bangladesh, A. K. Abdul Momen, a répondu aux critiques en annonçant une visite de journalistes et de diplomates étrangers sur l’île, pour qu’ils puissent constater par eux-mêmes de la situation réelle des Rohingyas. Tous les besoins élémentaires des réfugiés sont respectés, a-t-il expliqué. Le confort moderne est disponible au centre, avec notamment un accès au réseau 4G pour une connexion rapide à Internet. Cette année, a ajouté le ministre, les opérations de rapatriement des réfugiés Rohingyas vers la Birmanie vont commencer en toute sécurité. Cette situation n’est pas nouvelle. Dans le passé, entre 1978 et 1982, un grand nombre de réfugiés Rohingyas ont déjà été rapatriés depuis le Bangladesh vers la Birmanie. De son côté, le ministre bangladais se veut confiant que cette année sera celle du retour paisible de la majorité des réfugiés dans leur région d’origine. « La Chine et le Japon nous aiderons dans ce processus », a-t-il expliqué. L’idée d’utiliser l’île de Bhasan Char pour un centre d’accueil pour les réfugiés vient des conditions précaires des camps de Cox’s Bazar ; mais il a fallu cinq ans pour rassembler les 350 millions de dollars US nécessaires à l’installation du centre. De son côté, Caritas Bangladesh attend le feu vert des autorités avant de reprendre ses activités auprès des réfugiés de Bhasan Char, comme l’organisation catholique le faisait déjà à Cox’s Bazar.
(Avec Asianews, Noakhali)
CRÉDITS
Asianews