Eglises d'Asie

Les autorités cambodgiennes s’attaquent à la pêche illégale et aux expropriations territoriales

Publié le 01/04/2022




Dans le cadre d’opérations de répression contre la pêche illégale, la police cambodgienne a arrêté 130 personnes le long du lac Tonlé Sap – un tributaire majeur du Mékong. Selon l’Académie Royale du Cambodge, la pêche illégale incontrôlée entraîne un appauvrissement des ressources halieutiques du pays. Parmi les quelque 65 millions de personnes vivant sur le bassin inférieur du Mékong, beaucoup d’habitants se plaignent de l’épuisement des stocks de poisson dans la région, attribué entre autres à la pêche illégale.

La police cambodgienne a détenu 130 personnes accusées de pêche illégale, après de nouvelles mesures répressives engagées par le Premier ministre Hun Sen en réaction à des avertissements de l’Académie Royale du Cambodge (RAC) sur l’épuisement des ressources nationales. Selon l’Académie, une société nationale de recherche, la pêche illégale incontrôlée entraîne un appauvrissement des ressources du pays. Pour près de 65 millions d’habitants vivant sur le bassin inférieur du Mékong, la pêche est leur principale source d’alimentation. Beaucoup se plaignent de l’affaiblissement des stocks de poisson, attribué à la pêche illégale et à la pénurie en eau.

Avec la pêche illégale, les expropriations territoriales sont également des sources constantes de tensions et sont régulièrement abordées comme une question cruciale par le CPP (Parti du peuple cambodgien). D’autant plus que le CPP, au pouvoir de longue date, se prépare à des élections locales, prévues le 5 juin prochain dans 1 652 communes (regroupant entre trois et trente villages) en faisant face à près de quinze autres partis politiques.

Près de 200 villageois de la province de Koh Kong, actuellement engagés dans un conflit territorial avec Heng Huy (un homme d’affaires) sur plus de 400 hectares de terrain, ont demandé l’intervention du ministre de l’Intérieur, Sar Kheng, pour une résolution rapide de l’affaire. Selon les villageois, Heng Huy a empiété sur leurs terres en 2007 en détruisant leurs fermes rizicoles et d’autres cultures et en les forçant à accepter une compensation de 25 à 30 dollars US par famille. Par ailleurs, les autorités locales de la province de Preah Vihear, dans le nord du pays, ont également annoncé l’éviction de 300 familles accusées d’avoir empiété et occupé des terres appartenant à l’État.

Sensibilisation et répression contre la pêche illégale

De son côté, le secrétaire d’État Nao Thuok, du ministère de l’Agriculture, responsable d’un groupe de travail du ministère sur la pêche illégale, a déclaré au journal Khmer Times que les 130 suspects ont été arrêtés le long du lac Tonlé Sap – un tributaire majeur du Mékong – avant d’être interrogés. « Tout en menant ces opérations, nous sensibilisons aussi les villageois afin de les dissuader de pratiquer la pêche illégale et d’utiliser du matériel illégal tel que des appareils électrocutants, des filets de pêches à petites mailles et des produits toxiques », a-t-il ajouté.

Il a également précisé qu’un détachement spécial de plus de 200 hommes et femmes, principalement des policiers et des militaires, ainsi que 20 hors-bords, ont été déployés pour ces opérations. « En fait, quand nous menons des opérations spéciales contre la pêche illégale dans une province, le chef de la police locale envoie des policiers et des militaires afin de nous aider. Ce lundi, dans la province de Siem Reap, la police de la province a ainsi déployé 70 policiers pour soutenir les opérations. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

EyeofJ (CC BY-ND 2.0)