Eglises d'Asie

Les autorités cherchent à faciliter l’obtention du « hukou » ou certificat de résidence pour les migrants

Publié le 16/02/2023




Face au ralentissement économique, au déclin démographique et aux conséquences de la pandémie, les autorités chinoises cherchent à faciliter l’obtention du « hukou » urbain, le certificat officiel de résidence en ville, pour les migrants venus des régions rurales. On compte un peu plus de 295 millions de travailleurs migrants internes en Chine. Les dirigeants chinois s’efforcent de trouver des solutions aux défis émergents en intervenant dans des situations aux forts impacts sociaux comme le système « hukou ».

Le hukou, un système d’enregistrement qui limite la mobilité des habitants, n’a pas empêché des migrations massives vers les centres urbains. Ici, des ouvriers à Guangzhou.

Les autorités centrales et locales chinoises comptent faciliter l’obtention du hukou urbain, un certificat de résidence en ville, pour les travailleurs migrants venus des régions rurales pour trouver du travail dans les zones urbaines. Ce document leur permettra d’accéder aux services sociaux, à l’éducation et à la sécurité sociale de la ville où ils résident.

Un vrai tabou est ainsi en train de tomber en Chine. Actuellement, même s’ils ont vécu en ville durant des années, les travailleurs migrants doivent conserver un statut de résidence dans leur lieu de naissance. Ainsi, ils ont des accès limités aux hôpitaux de la ville et leurs enfants ne peuvent étudier dans les lycées locaux.

Dans le cadre du système d’enregistrement hukou, l’accès aux avantages sociaux est déterminé par le lieu officiel de résidence des citoyens, même s’ils vivent ailleurs. Avec cette nouvelle mesure, le gouvernement cherche à encourager davantage l’urbanisation du pays. Selon les calculs des autorités chinoise, déplacer les populations des régions rurales aux centres urbains permettrait de libérer une source potentielle de croissance économique, puisque les meilleures opportunités d’emploi se trouvent dans les grandes villes.

Seuls 45,4 % des migrants internes détenaient un hukou urbain en 2020

L’objectif serait de trouver un antidote au ralentissement de la croissance, accentué par la pandémie et par les conséquences futures du déclin démographique. Selon les chiffres du Bureau national des statistiques, on compte un peu plus de 295 millions de travailleurs migrants en Chine. Toutefois, ainsi que le souligne le South China Morning Post, en 2020 (lors de la dernière enquête officielle), seuls 45,4 % d’entre eux détenaient un hukou urbain.

Les écarts de richesse entre les foyers urbains et ceux qui vivent dans les régions rurales restent significatifs dans le pays. Les premiers ont un revenu disponible par habitant de plus de 49 000 yuans (6 650 euros), tandis que ce chiffre est seulement de 20 000 yuans (2 700 euros) dans les régions rurales.

Les dirigeants chinois s’efforcent de trouver des solutions aux défis économiques émergents, en intervenant dans des situations aux forts impacts sociaux comme le système hukou. Les autorités veulent également tenter de renverser la tendance négative sur le plan démographique. Dernièrement, l’administration provinciale du Sichuan a ainsi décidé de permettre aux couples non mariés d’avoir des enfants également, pour qu’ils puissent bénéficier de l’assistance publique – le gouvernement central l’avait interdit jusqu’alors.

(Avec Asianews)