Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les catéchistes, témoins vivants des régions rurales sri-lankaises
Publié le 25/10/2019

Anuradhapura est considéré comme le berceau du bouddhisme au Sri Lanka. C’est l’une des anciennes capitales, et la ville compte un vaste réseau d’anciens temples, monastères et lieux de culte bouddhistes. Tout au long du mois d’octobre, les catholiques sri-lankais ont organisé de nombreux événements afin de célébrer le mois missionnaire extraordinaire. Le 20 octobre, l’Église locale a également marqué la 93e Journée missionnaire mondiale. Le pape François avait annoncé ce mois spécial afin de redynamiser et renouveler l’appel missionnaire dans l’Église universelle, afin de marquer le centième anniversaire de la lettre apostolique du pape Benoît XV sur la mission, Maximum Illud. Le père Damian Perera, écrivain, historien et responsable de la catéchèse du diocèse d’Anuradhapura, explique que le diocèse compte 268 catéchistes qui enseignent dans les écoles du dimanche. « Il y a également cinq catéchistes dans le diocèse qui sont au service des paroisses à plein temps », ajoute le père Perera. « Dans notre région majoritairement bouddhiste, l’église est le seul lieu où les fidèles peuvent affermir leur foi chrétienne. » Presque 70 % de la population sri-lankaise, sur 20 millions d’habitants, sont bouddhistes ; les hindous représentent 15 % de la population, les musulmans 8 % et les chrétiens, majoritairement catholiques, près de 7 %. L’école du dimanche est importante pour l’enseignement du catéchisme, les écoles publiques manquant d’enseignants catholiques. Dans le système sri-lankais, l’enseignement religieux est obligatoire pour tous les élèves. La majorité des élèves étudient le bouddhisme, et les élèves chrétiens étudient également leur religion. Les catéchistes doivent suivre un cours spécial tous les mois et doivent passer un examen en trois parties, ainsi qu’un certificat approuvé par le gouvernement.
Saint Joseph Vaz, modèle pour les catéchistes sri-lankais
Piyaseely Perera est devenue catéchiste en 1989 et sert toujours le diocèse d’Anuradhapura. « Notre mission est de protéger une minorité de catholiques et de les amener à Dieu », explique-t-elle. « Nous formons les enfants, nous les aidons quand ils ont besoin d’aide, et nous les préparons aux sacrements. » Le père Cecil Joy Perera, recteur du séminaire intermédiaire de Daham Sevana, confie que l’histoire de l’Église sri-lankaise se souvient de la période gouvernée par les Hollandais, qui ont fait tout ce qu’ils ont pu pour tenter d’éradiquer le catholicisme dans le pays. Le père Cecil Perera explique que saint Joseph Vaz a été envoyé par Dieu au Sri Lanka pour encourager l’engagement des laïcs. Pour le prêtre, le missionnaire indien était un exemple de zèle missionnaire, qui a aidé les catholiques à garder la foi. Il a parcouru des centaines de kilomètres. Il s’habillait en mendiant afin de se protéger des persécutions religieuses, et organisait des rencontres secrètes la nuit avec les catholiques. Quand il est entré dans le pays, le missionnaire a vu les églises détruites et les fidèles dispersés. Le pape François a fortement contribué à sa canonisation et l’a déclaré apôtre du Sri Lanka en 2015. Depuis, pour l’Église locale, le saint est devenu un modèle pour les catéchistes.
(Avec Ucanews, Colombo)
Crédit : Joegoauk / CC BY-SA 2.0
