Eglises d'Asie – Bangladesh
Les catholiques bangladais espèrent que le nouveau pont Padma permettra de développer le sud du pays
Publié le 29/06/2022
Les catholiques bangladais espèrent que le plus grand pont du pays, qui vient d’être inauguré et qui permettra de relier l’archidiocèse de Dacca avec les diocèses situés dans le sud et le sud-ouest du Bangladesh, améliorera leurs conditions économiques. Le pont, d’une longue de 6,15 km, a été officiellement ouvert au public le 25 juin par la Première ministre Sheikh Hasina, qui a déclaré à cette occasion qu’il ne s’agissait pas seulement d’une structure en béton mais aussi d’un symbole de l’habileté et la dignité de la nation.
Le père Lazarus Kanu Gomes, un représentant du diocèse de Barisal, estime de son côté que le nouveau pont permettra d’économiser de l’argent et du temps pour les habitants du sud du pays. « Le Padma Bridge développera le commerce et les échanges dans la région. Comme les autres, les catholiques aussi pourront accéder à des emplois dans des sites industriels tout en ayant la possibilité de transporter leurs produits agricoles et piscicoles vers Dacca », ajoute le père Gomes.
Le directeur régional de Caritas Khulna, Daud Jibon Das, partage l’avis du père Gomes, mais il se demande malgré tout si les bénéfices du projet atteindront les catholiques les plus démunis. « Je pense que la construction du Padma Bridge ne sera utile que si on met fin à la tyrannie des agents qui exploitent les populations pauvres », poursuit-il. Toutefois, il reconnaît que parmi les quelque 38 000 catholiques du diocèse de Khulna, ceux qui sont travailleurs journaliers (environ 30 % d’entre eux) en bénéficieront parce que le pont diminuera leurs temps de déplacements.
Diminuer le taux de pauvreté dans les régions de Khulna et de Barisal
La distance séparant Dacca du diocèse de Barisal est d’environ 240 km, contre 275 km pour rejoindre le diocèse de Khulna. Auparavant, il fallait au moins huit heures pour rejoindre la capitale, par la route ou en franchissant le fleuve par bateau, mais le nouveau pont permet de diminuer ce temps au moins par deux. Beaucoup de gens vivant dans les régions qui en bénéficieront sont des travailleurs journaliers, des pécheurs, des fermiers et des petits commerçants. Les taux de pauvreté dans les secteurs de Khulna et de Barisal sont respectivement de 27,48 % et 28,07 % – contre un taux moyen de 24,3 % pour l’ensemble du pays.
La Banque mondiale devait financer une partie de la construction du pont avec un prêt d’1,2 milliard de dollars US, avant d’y renoncer après des accusations de corruption. Le gouvernement bangladais, qui a maintes fois nié les accusations, a malgré tout poursuivi le projet et achevé le pont avec ses propres fonds. Par ailleurs, selon les ingénieurs, le projet aurait également été retardé de près de quatre ans en raison de l’envasement du fond du fleuve. La Bangladesh Bridge Authority a bâti ce pont routier et ferroviaire sur deux niveaux pour un coût de 3,8 milliards de dollars US. Il a été construit à Padma, l’un des principaux fleuves du pays, majoritairement alimenté par le Gange.
Le gouvernement a financé l’ensemble du projet après le retrait de la Banque mondiale. Le niveau supérieur du pont compte une route à quatre voies à double sens et une voix unique ; la ligne ferroviaire sur le niveau inférieur n’est pas encore achevée. Mercy Tembon, directeur de la Banque mondiale pour le Bangladesh, a félicité le pays pour l’inauguration du pont. « Nous sommes heureux que le pont soit achevé et que le Bangladesh puisse en bénéficier. Et en tant que partenaire de longue date du pays, nous sommes avec le Bangladesh dans cette étape », a-t-il souligné.
(Avec Ucanews)