Eglises d'Asie

Les catholiques birmans invités à se comporter en « bons samaritains » durant les fêtes de Noël

Publié le 11/12/2021




À l’approche des fêtes de Noël, alors que la Birmanie continue de traverser une grave crise politique, sociale et économique, les évêques des diocèses de Mandalay, Hakha, Kalay, Pyay, Pathein et Kengtung ont appelé les fidèles à participer à des œuvres caritatives auprès des plus démunis durant la saison festive. « Accueillons Jésus Christ en participant à des actions auprès des personnes dans le besoin », a demandé Mgr Lucius Hre Kung, évêque de Hakha dans l’État Chin, où beaucoup de gens sont affectés et endeuillés par les événements, avec plusieurs milliers de personnes déplacées.

Une crèche birmane, en décembre 2014 dans la cathédrale du Sacré-Cœur de Mandalay.

Les communautés catholiques birmanes, dans un pays toujours en proie aux conflits, ont été appelées à participer à des actions caritatives auprès de ceux qui ont le plus souffert depuis le coup d’État militaire, qui a frappé le pays d’Asie du Sud-Est le 1er février 2021. Les responsables catholiques des diocèses de Mandalay, Hakha, Kalay, Pyay, Pathein et Kengtung ont également demandé aux fidèles de se concentrer davantage sur leur préparation spirituelle avant Noël, en lisant la Bible et en priant le chapelet, que sur les réjouissances et autres festivités.

Par ailleurs, les paroisses catholiques birmanes ont été recommandées de respecter strictement les consignes sanitaires au cours des célébrations de Noël et du Nouvel An cette année. Mgr Lucius Hre Kung, évêque du diocèse de Hakha, qui couvre l’État Chin, explique que beaucoup de gens sont affectés et endeuillés par les événements, en particulier les quelques milliers de personnes déplacées qui ont fui leur domicile. « Accueillons Jésus Christ en participant à des œuvres caritatives auprès des personnes dans le besoin », ajoute-t-il.

De son côté, Mgr Felix Lian Khen Thang, du diocèse de Kalay, qui couvre une partie de l’État Chin et la région de Sagaing, invite les fidèles à agir comme des bons samaritains durant la saison festive. L’État Chin, majoritairement chrétien, a été un des fronts de résistance contre la junte militaire ces derniers mois. La région a subi de nombreuses attaques en représailles, notamment des frappes aériennes et des tirs d’artillerie lourde, visant également des civils. Plusieurs centaines d’habitants ont été détenus arbitrairement, et plusieurs dizaines ont été tués.

Appels répétés des dirigeants et responsables religieux à mettre fin aux violences

Plusieurs dizaines d’églises de l’État Chin, y compris des églises catholiques, ont été incendiées, profanées et détruites par les militaires birmans, et des prêtres et des pasteurs ont été visés. Au moins cinq églises catholiques du diocèse de Loikaw, dans l’État Kayah, ont été attaquées par l’armée, et la cathédrale du diocèse de Pekhon, dans l’État Shan, a été bombardée à trois reprises. Cinq églises et plus de 450 maisons dans la ville désertée de Thantlang, dans l’État Chin, ont été incendiées depuis le 9 septembre. Plus de 10 000 habitants de la ville ont déjà fui les troupes de la junte, qui ont visé leurs domiciles lors de bombardements et de tirs à l’aveugle.

La Birmanie traverse une grave crise politique, sociale et économique depuis le coup d’État du 1er février, qui a renversé le gouvernement élu dirigé par Aung San Suu Kyi en mettant fin à dix ans de processus démocratique. En ignorant les appels répétés des dirigeants et des responsables religieux du monde entier, y compris ceux du pape François à mettre fin aux violences, la junte a poursuivi sa répression et son règne de terreur contre les villages et les régions ethniques, où la résistance armée est la plus forte. Selon un groupe local, depuis onze mois, plus de 1 300 personnes ont été tuées et au moins 9 000 personnes ont été détenus par la junte dans le pays.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews