Eglises d'Asie

Les catholiques cambodgiens rendent hommage aux 35 martyrs morts sous Pol Pot

Publié le 27/06/2023




Le 17 juin, l’Église cambodgienne s’est souvenue des 35 catholiques cambodgiens morts en martyrs entre 1975 et 1979 durant le génocide du régime Khmer Rouge. Le processus de béatification a été ouvert en 2015. La célébration a eu lieu au mémorial de Taing Kauk, dans la province de Kompong Thom à une centaine de kilomètres de la capitale, en présence de nombreux prêtres, de plus de 3 000 fidèles et des préfets apostoliques de Phnom Penh, de Battambang et de Kampong Cham.

Le 17 juin, l’Église cambodgienne a célébré une messe en mémoire des martyrs catholiques tués durant le régime Khmer Rouge.

Le 17 juin dans le district de Tang Kork, dans la province de Kampong Thom (à environ 100 km de Phnom Penh, la capitale), plus de 3 000 catholiques cambodgiens, dont plusieurs évêques et de nombreux prêtres, ont célébré une messe en commémoration des membres du clergé, des religieux et des laïcs morts en martyrs sous le régime de Pol Pot, durant les années 1970. Selon Catholic Cambodia, durant la célébration, les martyrs ont été désignés comme les « pères » de la communauté catholique actuelle au Cambodge.

« Le témoignage des martyrs nous guide sur le chemin », a confié Mgr Olivier Schmitthaeusler (MEP), vicaire apostolique de Phnom Penh. Mgr Enrique Figaredo Alvargonzález, préfet apostolique de Battambang et Mgr Pierre Suon Hangly, préfet apostolique de Kampong Cham étaient également présents.

En 2015, l’Église locale a ouvert la phase diocésaine du processus de béatification de Mgr Joseph Chhmar Salas et de 34 autres martyrs tués sous le régime Khmer Rouge, a rappelé Catholic Cambodia. Mgr Salas et les autres martyrs ont été tués entre 1970 et 1977 durant les persécutions lancées par les Khmers Rouges de Pol Mot contre l’Église catholique.

Le père Paul Roeung Chatsirey, postulateur de la cause de béatification et directeur des Œuvres pontificales missionnaires au Laos et au Cambodge, explique que plusieurs collaborateurs ont aidé à « rassembler les témoignages, les preuves et les documents qui seront présentés au Saint-Siège ».

« Aujourd’hui, les choses sont très différentes »

Les pratiques religieuses ont été suspendues durant le régime de Pol Pot, qui a causé un génocide qui a fait environ 2 millions de morts au Cambodge entre 1975 et 1979, dans sa volonté de détruire tous ceux qui étaient considérés comme des traîtres et des antirévolutionnaires. Ainsi, les Khmers Rouges ont assassiné des laïcs, des catéchistes et des missionnaires cambodgiens, vietnamiens et français, y compris des membres des MEP (Missions Étrangères de Paris).

En s’adressant à l’assemblée, Mgr Schmitthaeusler a souligné combien la situation s’est améliorée depuis la fin des atrocités des Khmers Rouges. « Aujourd’hui, les choses sont très différentes, l’Église est nouvelle, il y a environ 23 000 croyants et plusieurs communautés qui sont très jeunes, majoritairement fondées par des gens qui ont rejoint la foi chrétienne seulement récemment », a-t-il ajouté. « Le Seigneur nous accompagne, et nous regardons toujours l’avenir avec espoir », a-t-il assuré.

Durant la célébration, les objets ayant appartenu à Mgr Salas ont également été présentés. Sa croix pectorale a notamment été exposée sur le site où il a vécu ses derniers jours. Cette croix pectorale lui a été donnée le 14 avril 1975, seulement trois jours avant que Pol Pot ne lance le début de la terreur Khmer Rouge au Cambodge. Prich Chun, âgé de 52 ans, se dit heureux d’avoir pu participer à cette célébration. « C’est la première fois que j’assiste à une messe commémorative ici, et je remercie le Seigneur pour cela. »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Catholic Cambodia / Ucanews