Eglises d'Asie

Les catholiques cambodgiens se joignent aux bouddhistes pour la fête de Pchum Ben

Publié le 29/09/2022




Le 26 septembre, à l’occasion du dernier jour de la fête bouddhiste de Pchum Ben (appelée aussi fête des Ancêtres), de nombreux catholiques ont participé aux festivités avec des célébrations, des prières spéciales et en visitant les tombes de leurs proches. Cette année, la fête de Pchum Ben s’est déroulée du 11 au 26 septembre. Sur 17 millions d’habitants majoritairement bouddhistes, on compte environ 20 000 catholiques au Cambodge.

Des catholiques rassemblés dans un cimetière dans la province de Kampot à l’occasion de la fête de Pchum Ben.

À l’occasion de la fête de Pchum Ben ou fête des Ancêtres, les catholiques cambodgiens se sont joints aux bouddhistes cambodgiens en organisant des messes et des prières spéciales, en décorant les tombes de leurs proches et en faisant des offrandes de nourriture. Pchum Ben, un festival d’une quinzaine de jours qui culmine le 15e jour du dixième mois du calendrier khmer, tombe à la fin de la période de Vassa ou de la retraite des pluies. Cette année, la fête de Pchum Ben s’est déroulée du 11 au 26 septembre.

En khmer, « Pchum » évoque le rassemblement des âmes et des esprits et « Ben » désigne la nourriture offerte selon Sona Asia, un groupe soutenant le tourisme en Asie du Sud-Est. Les bouddhistes cambodgiens croient que durant cette période, les âmes de leurs ancêtres sont libérées durant quinze jours pour rejoindre leur famille avant de se rendre au purgatoire ; leur destination finale étant décidée selon leur « karma » (leurs actions passées et leurs vies antérieures).

Au Cambodge, les catholiques de plusieurs églises locales ont pris part au festival en visitant les tombes de leurs ancêtres durant quatorze jours, selon la tradition bouddhiste khmère. Le dernier jour de la fête, ils ont préparé de la nourriture qu’ils ont ensuite apportée en offrande durant des messes.

« Quand ce jour approche je ne veux jamais le manquer »

Sok Khun Heam, 32 ans, une catholique de la paroisse de Kampong Kor, dans la province de Kampong Thom dans le centre du pays, explique que les paroissiens ont collecté des dons auprès des leurs proches afin de financer les festivités de Pchum Ben. « Le dernier jour, ils ont apporté des repas, des fruits et des friandises à l’église durant la messe. Ils ont aussi visité les tombes de leurs ancêtres. Le prêtre a aspergé les tombes d’eau bénite et ils ont prié ensemble », confie-t-elle.

Dans la préfecture apostolique de Battambang, qui couvre les provinces de Kampong Thom et Banteay Meanchey, les catholiques ont célébré le festival durant l’ensemble des quinze jours. Selon Sok Khun, pour elle, ce festival consiste non seulement à se rassembler pour prier pour les ancêtres mais aussi apporter des cadeaux aux parents.

« Cette année, j’ai donné de l’argent à ma mère et je lui ai apporté du riz », précise la jeune femme, qui travaille comme secrétaire au bureau des communications sociales (Catholic Social Communication) de l’Église locale, basé à Phnom Penh, la capitale. « Le dernier jour de Pchum Ben, mes parents voulaient être entourés de tous leurs enfants. Parfois, je n’ai pas les moyens de voyager, mais quand ce jour approche je ne veux jamais le manquer », ajoute-t-elle.

« N’attendez pas qu’ils soient malades »

Sareth Em, un catholique de Chum Kiri dans la province de Kampot, explique que sa paroisse a célébré le dernier jour du festival avec une grande cérémonie, dans une église bondée. Sareth Em, qui travaille comme coordinateur des écoles maternelles du vicariat apostolique de Phnom Penh, ajoute que durant le festival, les catholiques cambodgiens viennent aussi voir leurs voisins pour leur offrir de la nourriture, « pour montrer leur amitié ». « Je participe aussi aux activités caritatives pour les personnes démunies », précise-t-il.

Le père Paul Phrom Phong Seharat, basé dans la province de Kampot, recommande aux catholiques de rendre visite à leurs parents et à prendre soin d’eux régulièrement, et pas seulement durant le festival. « N’attendez pas qu’ils soient malades, donnez-leur des fruits quand ils sont en bonne santé. Prenez le temps de communiquer avec eux, plus encore que d’habitude. »

Le vénérable Vy Sovechea, moine bouddhiste et président de l’université Preah Sihanouk Raja de Battambang, explique que Pchum Ben est une occasion de manifester le respect pour les ancêtres décédés, d’exprimer de la gratitude pour leurs sacrifices et de visiter les proches. « C’est un temps important de réunions familiales, et tous doivent en profiter pour montrer de la gratitude et pour s’unir dans un esprit de solidarité. Nous devons aimer les vivants et nous montrer responsables envers les moines, les parents, les proches et les pauvres », ajoute-t-il.

Le festival est également appelé par les Occidentaux la « Toussaint cambodgienne », quelques semaines avant les fêtes de la Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts, les 1er et 2 novembre. Dans le pays majoritairement bouddhiste, les chrétiens représentent moins d’1 % de la population sur près de 17 millions d’habitants. On compte environ 20 000 catholiques au Cambodge.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Seng Moy / Ucanews