Eglises d'Asie – Corée du sud
Les catholiques d’Andong célèbrent les 50 ans de leur diocèse, socle d’une solide communauté rurale
Publié le 29/05/2019

Pour fêter les 50 ans de leur diocèse, toutes les paroisses sont présentes en ce 26 mai 2019. Des centaines de fidèles – bien trop nombreux pour la cathédrale – circulent entre des stands sous le soleil, déjà brûlant à 10 heures du matin. Presque tous les prêtres – parmi les 91 que compte le diocèse – sont aussi présents. Angela – la femme en hanbok – marche à toute allure vers l’entrée de l’immense gymnase réservé pour l’occasion. Sur le chemin, tout le monde la reconnaît, la félicite sur sa tenue ou la salue en agitant les deux mains. Angela entre, passe sous un rideau noir pour entrer dans la grande salle. Elle se faufile entre les rangées et s’assied au milieu de tous ses sacs dans l’une des tribunes, près de sa famille et de son beau-frère. Maintenant qu’elle peut souffler, Angela a du mal à rester en place – elle a tellement participé à l’organisation de l’évènement qu’en être l’invitée la perturbe. La Corée, surtout catholique, cherche toujours à rendre service.
Le plus petit diocèse de Corée
Sur scène, une vidéo rend hommage à l’évêque émérite d’Andong, Mgr René Dupont, MEP. Assis sur une chaise au premier rang aux côtés du père Gilles Reithinger, le supérieur général des MEP venu exprès pour l’occasion, il ne peut s’empêcher de sourire, ému de l’affection que toute la communauté lui porte. Envoyé en 1969 par les Missions Étrangères de Paris, il arrive à l’époque dans un pays dont il ne connaît rien et doit développer sept paroisses vides avec l’aide de seulement quelques prêtres. « Andong a tellement changé en 50 ans », se remémore-t-il. « Aujourd’hui, il y a 51 909 catholiques dans le diocèse. Ce qui est très sympathique, figurez-vous ! », s’exclame-t-il, les yeux pétillants et le sourire taquin. « Tout le monde se connaît. En fait, Andong est même le plus petit diocèse de Corée. Les gens sont heureux de venir ici, l’ambiance est très chaleureuse. »
Une histoire de martyrs

L’héritage des intellectuels
Parmi la foule, la plupart sont des enfants, des lycéens ou déjà des adultes ou des grands-parents. « L’Église est à l’image du pays où elle vit », constate Mgr Dupont. Celle d’Andong a toujours vécu aux côtés d’autres croyances – plutôt en belle harmonie. « Je pense que le diocèse d’Andong a apporté une ouverture – d’esprit et de foi. Nous avons reçu un grand prix des bouddhistes. Nous sommes proches des confucianistes. C’est très différent de la France. L’Église est bien vue, ici, c’est un point de référence. »
Si bien qu’à la fin de la messe de jubilé, présidée par l’évêque actuel d’Andong, Mgr John Chrisostom Kwon Hyok-ju, Mgr Dupont disparaît pour mieux reparaître, revêtu de vêtements traditionnels coréens, d’un chapeau de noble et d’un éventail. Sous les vivats et les éclats de rires, acclamé par sa communauté, il prend le micro et fait lever les mains à tout le public dans un ensemble parfaitement synchronisé. « Ttok-ttok-ha-gae ! Ttok-ttok-ha-gae ! » L’adage qu’il affectionne particulièrement peut se traduire par « intelligemment ! », « brillement ! », « avec clarté ! », mais la vraie signification et tout ce qu’elle implique, seul le coréen peut le transmettre. Dans la foule, avec tous les autres, Angela lève les bras au ciel.
(EDA / Ophélie Surcouf)
CRÉDITS
Ophélie Surcouf et diocèse d’Andong



















                    