Eglises d'Asie – Pakistan
Les catholiques de Lahore ouvrent officiellement le processus de béatification d’Akash Bashir
Publié le 17/03/2022
Le 15 mars lors d’une cérémonie canonique, l’archidiocèse de Lahore a ouvert officiellement la cause de béatification d’Akash Bashir, un jeune catholique pakistanais tué en 2015 après avoir empêché un terroriste kamikaze d’entrer dans une église bondée du quartier de Youhanabad, à Lahore. Mgr Sebastian Shaw a accepté la nomination d’Akash Bashir comme candidat à la béatification durant la cérébration, ouvrant ainsi officiellement le processus diocésain.
Un tribunal de trois prêtres pakistanais, composé du délégué épiscopal, du promoteur de justice et du notaire, a prêté serment durant la cérémonie. « Akash était un soldat de Jésus, grâce à la formation reçue de ses parents et aux enseignements de l’Institut technique Don Bosco. Que Dieu nous bénisse nous aussi en nous donnant une foi solide », a confié Mgr Shaw en s’adressant à l’assemblée, dans la cathédrale du Sacré-Cœur bondée et décorée de bannières représentant Akash.
Mgr Shaw a ensuite concélébré, avec cinq autres évêques, une messe mémorielle à l’occasion du septième anniversaire de l’attaque terroriste contre deux églises chrétiennes de Youhanabad. En 2015, l’explosion dans le temple protestant de Christ Church a fait 17 morts et plusieurs centaines de blessés. La seconde attaque contre l’église catholique Saint-Jean a fait deux morts, Akash et un enfant, en plus du terroriste.
« C’est aussi un signe pour tous les jeunes »
Au cours des cinq prochains mois, le tribunal diocésain enregistrera des entretiens personnels avec 34 témoins présents le jour du martyre d’Akash. « Ceux-ci comprendront les membres de sa famille, ses amis et son entourage proche », a précisé le père Gabriel Cruz, salésien et vice-postulateur de la cause d’Akash. Mgr Christophe Zakhia El-Kassis, nonce apostolique au Pakistan, est également intervenu durant la célébration.
« C’est quelque chose de très touchant quand quelqu’un, à l’aube de sa vie, dans la fleur de l’âge, découvre qu’il y a quelque chose de plus grand que la vie terrestre. Il a compris cela sans théologie et sans philosophie, à travers la simplicité de sa vie », a-t-il confié. « Le processus diocésain est très important pour découvrir ce qui était caché dans le cœur de ce jeune homme. C’est aussi un signe pour tous les jeunes et pour nous tous, pour qu’il y ait d’autres personnes comme Akash. »
Le processus diocésain consiste à rassembler davantage de preuves montrant que le Serviteur de Dieu Akash Bashir a vécu sa foi de manière héroïque et que ses actions et ses paroles étaient une expression publique de sa foi. Le Vatican le déclarera « vénérable » si les éléments rassemblés établissent qu’il a exercé « de manière héroïque » les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, et les vertus cardinales de prudence, de justice, de force et de tempérance.
Premier « Serviteur de Dieu » du Pakistan
Les parents d’Akash, après la cérémonie, se sont joints aux évêques en allumant un cierge pour le premier Serviteur de Dieu du Pakistan. Des servants d’autel leur ont ensuite donné des guirlandes de fleurs. Après la messe, une tante âgée d’Akash pleurait en silence en embrassant une grande photo de son neveu disposée à côté de la cathédrale. « Je suis tellement fière de lui. Je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose puisse arriver un jour. »
Akash est né le 22 juin 1994 à Risalpur, dans le district de Nowshera, dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa dans le nord-ouest du Pakistan, près de la frontière avec l’Afghanistan. Sa famille s’est ensuite installée à Lahore en 2002. Akash a rejoint le service de sécurité de son église en 2014, près d’un an après le double attentat-suicide dans l’église de Tous-les-Saints de Peshawar, capitale de la province de Khyber-Pakhtunkhwa, qui a fait au moins 85 décès et plus de 150 blessés.
Depuis le retour des Talibans dans le pays voisin, il y a eu une nouvelle vague d’attaques terroristes au cours des derniers mois. Les autorités pakistanaises ont attribué ces attentats à des militants se cachant dans les territoires afghans. Plus tôt ce mois-ci, près de 100 personnes sont mortes dans un attentat suicide dans une mosquée chiite, à Peshawar. En janvier, un pasteur a également été assassiné dans la même ville.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Kamran Chaudhry / Ucanews