Eglises d'Asie – Malaisie
Les catholiques malaisiens pleurent la mort du père Pierre Bretaudeau (MEP), ancien missionnaire en Malaisie
Publié le 07/09/2021
L’Église catholique en Malaisie pleure la mort du père Pierre Bretaudeau (MEP), décédé en France le 2 septembre à l’âge de 90 ans. Le père Bretaudeau a été un missionnaire pionnier en Malaisie durant près de 57 ans. Il est l’un des missionnaires étrangers qui ont servi le plus longtemps dans le pays. Arrivé en Malaisie en 1957, il a occupé diverses positions, notamment dans dix paroisses catholiques malaisiennes, avant son retour en France en 2014. « C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons la mort du révérend père Pierre Bretaudeau, MEP », a déclaré Michael Chua, chancelier de l’archidiocèse de Kuala Lumpur, dans un communiqué. « Avec Mgr Julien Leow, archevêque de Kuala Lumpur, et le clergé de l’archidiocèse, nous voulons exprimer toutes nos condoléances à la famille du père Bretaudeau en ce temps de deuil. Nous les soutenons et nous sommes unis avec eux dans une prière fraternelle. Nous invitons le clergé, les religieux et les fidèles à se souvenir de lui dans vos messes et vos prières. »
Plus de cinq décennies en Malaisie
Le père Bretaudeau est né en 1931. Il est le troisième d’une famille de cinq enfants, et il a grandi au village de Le Poiré-sur-Vie, en Vendée. Il a rejoint les Missions Etrangères de Paris, à Paris, avant de compléter sa formation sacerdotale à l’université grégorienne de Rome, où il a obtenu une licence en théologie. Il a été ordonné prêtre le 2 avril 1956. En octobre 1957, il est arrivé en Malaisie, où il est resté durant plus de cinq décennies, dans un pays qui est devenu son second foyer. Sa première mission a été dans la cathédrale Saint-Jean de Kuala Lumpur, la capitale. Afin de soutenir ses activités missionnaires, le père Bretaudeau a étudié les langues en Inde : l’anglais durant un an, et le tamoul durant deux ans. Il a également suivi une formation intensive de trois mois en Indonésie, afin d’apprendre la langue bahasa. De 1960 à 1964, le prêtre a servi la paroisse Saint-Joseph de Sentul comme curé, avant de rejoindre la paroisse Notre-Dame de Fatima de Brickfields, à Kuala Lumpur. Après huit ans, en 1965, il a passé six mois de visite en France, où il a donné des conférences en partageant ses expériences missionnaires en Malaisie.
Engagé auprès des ouvriers des plantations de caoutchouc
De retour en Malaisie, il a été envoyé dans la paroisse de la Visitation, à Seremban, de 1967 à 1977, puis dans la paroisse Saint Jean Vianney, à Tampin, de 1977 à 1987. Le père Bretaudeau a été engagé activement auprès de travailleurs catholiques et non catholiques dans les plantations d’hévéas (production de caoutchouc), via sa collaboration avec un syndicat local (Nation Union of Plantation Workers). Il a monté une organisation afin d’aider à créer des emplois pour les ouvriers et d’améliorer les opportunités éducatives pour leurs enfants. Vers la fin des années 1960, un ancien ouvrier, Thomas Joseph, aujourd’hui âgé de 88 ans, a accompagné le prêtre durant ses visites dans les plantations malaisiennes dans la région de Seremban.
Dans le journal local Free Malaysia Today, il a raconté que le père missionnaire travaillait sans relâche pour améliorer le sort des travailleurs, en particulier celui des ouvriers indiens. Dans une interview de paroisse de la Sainte-Famille de Kajang, le prêtre soulignait que son travail pastoral et ses engagements dans les plantations de Seremban et Tambin étaient des « années glorieuses » de sa vie missionnaire. Sous l’égide du cardinal Anthony Soter Fernandez (1932-2020), le père Bretaudeau a fondé des petites communautés ecclésiales en Malaisie. Après 1976, il a également joué un rôle essentiel dans l’application des réformes du concile Vatican II. Entre 1987 et 1997, il a aussi contribué à la construction et à la direction du centre pastoral de l’archidiocèse de Kuala Lumpur. Il est resté actif en Malaisie, même après sa retraite, en participant à la pastorale à Sentul, Klang et Kajang, jusqu’à son retour en France le 12 juin 2014.
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
MEP