Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les catholiques sri-lankais aux côtés des bouddhistes pour les fêtes de Poson Poya
Publié le 21/06/2019
Le 16 juin, durant les célébrations de Poson Poya qui célèbrent, chaque année, l’arrivée du bouddhisme au Sri Lanka au troisième siècle avant J.-C., la communauté catholique s’est jointe aux bouddhistes afin d’offrir des repas gratuits aux milliers de pèlerins. Les volontaires, installés derrière les stands appelés Dansala en cingalais, distribuaient du riz au curry, du thé, des biscuits et de la glace, aux nombreux fidèles attirés vers les lieux saints bouddhistes dont la montagne sacrée de Mihintale, près de la ville d’Anuradhapura. Les pèlerins gravissent ainsi 1 843 marches pour atteindre le temple au sommet, où aurait vécu Arahat Mahinda Thera, fils de l’empereur indien Asoka, et qui aurait converti le roi Devanampiyatissa au bouddhisme. Ce dernier est reconnu comme le premier roi bouddhiste du Sri Lanka. Arosh Antony Fernando, catholique, est venu jusqu’à Kurunegala, la capitale de la province du Nord-Ouest, où il s’est porté volontaire pour la distribution des repas. Durant les festivités, les autorités religieuses ont à nouveau béni les victimes des attentats du 21 avril, explique Arosh Fernando, un enseignant de 45 ans de la ville côtière de Negombo. Une statue de la Vierge Marie et une bannière spéciale honorant les victimes ont été installées à Dankotuwa, une petite ville du district de Puttalam. Durant les fêtes de Poson Poya, de nombreuses villes sont décorées à l’image de la vie du Bouddha, et des processions animées sont organisées un peu partout. Les bouddhistes représentent 70 % de la population sri-lankaise, soit 14,7 millions de personnes, devant les hindous (13 %), les musulmans (9 %) et les chrétiens (7 %). Nadeeka Bandara, bouddhiste et marié à une catholique, explique que c’est une façon parmi tant d’autres de défendre le dialogue interreligieux, la paix, l’harmonie et la réconciliation nationale. En particulier au Sri Lanka, qui se relève encore d’une guerre civile de vingt-six ans, et qui reste en proie aux violences religieuses. « Nous sommes heureux de participer à cela, en essayer de lutter contre les discriminations raciales ou religieuses », ajoute-t-il.
(Avec Ucanews, Kurunegala)
CRÉDITS
Quintus Colombage / Ucanews