Eglises d'Asie

Les chrétiens pakistanais engagés auprès des victimes des inondations

Publié le 07/09/2022




Les chrétiens pakistanais sont fortement investis face aux inondations, alors que le bilan a dépassé 1 300 décès dont près d’un tiers d’enfants selon les chiffres officiels. Les pluies de mousson et la fonte des glaciers du nord du Pakistan ont entraîné des crues soudaines et des inondations massives qui ont touché près d’un tiers du pays et affecté 33 millions d’habitants sur 220 millions. Selon une étude de l’Institut pakistanais d’économie du développement, le Pakistan est classé 14e sur 17 pays les plus vulnérables aux inondations.

Le révérend Amjad Niamat (à droite) avec son frère, le 5 septembre dans un camp de secours installé à Lahore.

Face aux inondations massives, les Églises catholiques et protestantes au Pakistan ont installé des camps pour les réfugiés alors que le bilan des victimes de la catastrophe, sans précédent, a dépassé 1 300 personnes, dont près d’un tiers (453) seraient des enfants. Des pluies de mousson record et la fonte des glaciers durant l’été dans les montagnes du nord du pays ont entraîné des crues soudaines et des inondations à grande échelle, qui ont affecté au moins 33 millions de Pakistanais (sur 220 millions d’habitants).

Les inondations, que les autorités attribuent aux changements climatiques, sont toujours en cours. Des religieuses catholiques de Lahore ont lancé une campagne de collecte de dons devant l’église Sainte-Marie, où des étudiants les aident à rassembler des fonds ainsi que des biens alimentaires et des vêtements destinés aux populations déplacées. Sœur Rabail Shakeel, de la congrégation des franciscaines Cœur de Jésus, a invité six étudiants du lycée St Francis Convent de Lahore, à diriger les opérations le 5 septembre.

La religieuse et enseignante a placé une boîte sur la nappe d’autel pour les collectes. « Les religieuses s’occupent du créneau du soir durant deux heures à partir de 19h30. Celui du matin est assigné à différentes écoles. Des annonces ont également été faites la semaine dernière dans plusieurs établissements catholiques. Outre les aides financières, tous les dons alimentaires et non alimentaires doivent être remis au curé de la paroisse le 11 septembre », explique sœur Rabail Shakeel.

Un des pays les plus exposés au monde aux changements climatiques

Le Pakistan fait partie d’une liste de dix pays les plus exposés aux changements climatiques. Le pays d’Asie du Sud est également classé 14e sur 17 pays les plus vulnérables aux inondations, selon une étude publiée cette année par l’Institut pakistanais d’économie du développement (un institut de recherche basé près d’Islamabad et géré par le gouvernement). Selon l’étude, le Pakistan est exposé à des menaces comme l’irrégularité des moussons, à la fonte des glaciers, à la montée des températures et à des inondations et sécheresses récurrentes.
Plus d’un tiers du pays est actuellement sous l’eau après avoir subi presque le triple de la moyenne de précipitations sur trente jours, soit un total de 390,7 mm, selon les chiffres officiels. De son côté, l’Unicef a déclaré que les enfants risquent davantage de succomber aux maladies liées au manque d’eau potable dans le pays. « Le risque de maladies mortelles et transmises par l’eau augmente rapidement, notamment la diarrhée et le choléra, ainsi que la dengue et le paludisme. C’est pourquoi nous craignons encore une augmentation de la mortalité infantile à la suite de la catastrophe », a alerté Abdullah Fadil, représentant du Pakistan auprès de l’Unicef, lors d’une conférence de presse organisée à Genève.

À Lahore, le révérend Amjad Niamat, président de la Commission pour l’œcuménisme et l’harmonie interreligieuse de l’Église presbytérienne du Pakistan, a également lancé une bibliothèque de rue dans son camp installé pour les victimes des inondations. Depuis le 28 août, des exemplaires du Nouveau Testament et de magazines chrétiens sont disposés ainsi que des packs de bouteilles d’eau et de jus de fruits, ainsi que d’autres produits alimentaires. « On peut voir une certaine appréhension dans le regard des gens qui voient de la littérature biblique. Ceux qui le demandent sont invités à lire ces livres pour trouver la paix », confie Amjad, qui évoque aussi des ouvrages destinés à sensibiliser la population locale sur les risques de maladies. « Le camp a ouvert une nouvelle porte pour l’évangélisation », se réjouit le pasteur. « Nous recevons aussi des appels à l’aide de paysans hindous vivant dans des régions rurales de la province de Sindh. Des dons seront transmis aux tribus nomades au cours des prochains mois », ajoute-t-il.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Kamran Chaudhry / Ucanews