Eglises d'Asie – Birmanie
Selon l’ONU, les conditions ne sont pas encore favorables au retour des Rohingyas en Birmanie
Publié le 05/03/2020

Loi controversée
La loi controversée de 1982 sur la citoyenneté stipule que seules les ethnies dont les familles sont entrées dans le pays avant 1823 peuvent recevoir la nationalité birmane. Les Rohingyas ont ainsi été privés de la citoyenneté et des droits associés, dont l’accès à l’éducation et aux autres services publics. Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a dénoncé les causes profondes des abus subis par les Rohingyas et par les autres minorités en Birmanie. « Aujourd’hui, le gouvernement a l’opportunité historique de revenir sur toutes ces violations en unissant le pays comme un seul peuple », a-t-elle déclaré le 27 février au Conseil des droits de l’homme. Elle a également rappelé aux États membres que durant plus d’un demi-siècle, les politiques birmanes ont été discriminantes envers les minorités ethniques et religieuses. « Elles ont contribué aux violences, à l’extrême pauvreté, à l’exploitation et aux spoliations », a-t-elle ajouté. Elle a également évoqué la loi de 1982, qui a rendu apatride un grand nombre de Rohingyas et d’autres minorités musulmanes, aggravant ainsi leur vulnérabilité. « Les causes profondes de ces violations sont complexes, multidimensionnelles et durables. Démêler et éclairer tout cela demande une compréhension du contexte historique, politique, économique et social avant de pouvoir identifier des solutions. » La Birmanie a été exposée à plusieurs poursuites judiciaires internationales à propos des atrocités commises contre les musulmans Rohingyas dans l’État d’Arakan (Rakhine). En décembre dernier, la conseillère d’État Aung San Suu Kyi a défendu son pays devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de la Haye, aux Pays-Bas. Le 23 janvier, la CIJ a imposé à la Birmanie des mesures provisoires d’urgence, en demandant au pays de respecter la Convention de Genève de 1949. En 2017, une mission d’investigation envoyée par l’ONU a rapporté des « actes génocidaires » menés dans l’État d’Arakan par l’armée birmane, qui ont entraîné la fuite de 740 000 Rohingyas au Bangladesh.
(Avec Ucanews, Mandalay)
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