Eglises d'Asie

Les enfants des réfugiés birmans dans l’État du Mizoram seront accueillis dans les écoles indiennes

Publié le 04/09/2021




Depuis le coup d’État birman, près de 16 000 personnes ont trouvé refuge dans les quatre États indiens frontaliers avec la Birmanie – le Manipur, le Mizoram, le Nagaland et l’Arunachal Pradesh. Le 31 août, dans le cadre de la loi RTE de 2009 sur le droit des enfants à l’éducation, le gouvernement du Mizoram a publié une directive autorisant l’admission des enfants des réfugiés dans les écoles de la région. « Cette décision a été prise pour des raisons humanitaires », a expliqué Lalchhandama Ralte, ministre de l’Éducation scolaire de l’État indien.

Une manifestation contre le coup d’État militaire, le 14 février 2021 en Birmanie.

Des enfants birmans, réfugiés avec leurs familles dans l’État du Mizoram, dans le nord-est de l’Inde, depuis le coup d’État militaire de la junte birmane, auront une opportunité d’intégrer les écoles publiques de la région grâce à une directive du gouvernement local, autorisant leur admission dans les établissements scolaires. Le gouvernement du Mizoram a demandé à tous les représentants de l’éducation nationale indienne dans les districts de la région d’accueillir les enfants des réfugiés birmans dans leurs écoles afin de leur permettre de poursuivre leur éducation. « Je rappelle que le chapitre 2 (4) de la loi RTE [Rights of Children to Free and Compulsory Education Act] de 2009 mentionne que les enfants âgés entre six et quatorze ans, appartenant aux communautés défavorisées, ont le droit d’être admis à l’école dans une classe adaptée à leur âge pour compléter leur éducation », a commenté James Lalrinchhandsa, directeur de l’éducation scolaire dans l’État du Mizoram, dans une lettre publiée le 31 août. « C’est pourquoi je vous demande de prendre toutes les mesures nécessaires pour accueillir les enfants réfugiés et migrants de votre juridiction dans votre école, pour qu’ils puissent poursuivre leur scolarité. »

La directive n’a pas évoqué spécifiquement les enfants des familles des réfugiés birmans. Lalchhandama Ralte, ministre de l’Éducation scolaire de l’État indien, toutefois, a confié au Hindustan Times que les directives en question visaient surtout les enfants birmans, entrés avec leurs familles au Mizoram depuis le coup d’État du 1er février. « Cette décision a été prise par le département pour des raisons humanitaires et par compassion. La loi RTE mentionne d’ailleurs le droit des enfants à l’éducation », a ajouté le ministre, en ajoutant que l’on compte presque 400 enfants de réfugiés birmans qui ont entre 6 et 14 ans, et qui vivent majoritairement dans les districts de Champhai et d’Aizawl. Ils devraient être accueillis dans les écoles publiques dès le mois de septembre.

Près de 16 000 réfugiés birmans ont franchi la frontière indienne depuis le 1er février

L’État du Mizoram partage une longue portion de frontière avec la Birmanie, où les militaires ont pris le pouvoir en février dernier, après avoir chassé le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi et arrêté plusieurs personnalités politiques. Selon Human Rights Watch (HRW), environ 16 000 citoyens birmans ont franchi les frontières afin de se réfugier dans les quatre États indiens voisins – Manipur, Mizoram, Nagaland et Arunachal Pradesh –, en fuyant les violences et la répression. On comptait notamment des personnalités politiques, des législateurs et des policiers parmi les réfugiés, majoritairement issus de l’État Chin bordant le district de Champhai au Mizoram. Depuis le début de la crise politique birmane, la junte birmane a tué au moins 1 040 personnes et détenu plus de 6 000 militants, journalistes, fonctionnaires et personnalités politiques. Beaucoup d’entre eux restent cachés de peur d’être arrêtés.

En mars, selon les médias locaux, le gouvernement fédéral indien a ordonné aux quatre États partageant une frontière avec la Birmanie d’empêcher les migrants illégaux d’entrer dans le pays et de les renvoyer en Birmanie. Le 18 mars, Zoramthanga, ministre en chef du Mizoram, avait réagi à cette directive en écrivant au Premier ministre indien Narendra Modi, afin de protester en soulignant que cet ordre n’était pas acceptable pour l’État indien. HRW avait également demandé aux autorités indiennes de traiter les réfugiés avec dignité et d’assurer leur protection. « Les Birmans ont fui des menaces envers leur vie et leur liberté, et ils doivent pouvoir trouver un refuge sûr en Inde, et non détenus et privés de leurs droits », avait insisté la branche Asie du Sud de l’organisation en juillet.

(Avec Ucanews)

Crédit : MgHla (aka) Htin Linn Aye / CC BY-SA 4.0