Eglises d'Asie

Les évêques bangladais appellent au dialogue pour résoudre la crise actuelle en Birmanie

Publié le 08/04/2021




Le 6 avril, la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Bangladesh (CBCB), a publié un communiqué signé par Mgr Gervas Rozario, président de la Commission et évêque de Rajshahi, afin d’exprimer la solidarité des évêques bangladais avec l’Église birmane et le peuple de Birmanie. La déclaration a été publiée peu après un appel à l’aide et au calme lancé par le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Conférence épiscopale birmane. « Nous nous joignons aux prières de l’Église en Birmanie, qui appelle l’amour et la miséricorde de Dieu sur la nation birmane », ont-ils confié.

Le 6 avril, les évêques bangladais ont publié une déclaration commune pour soutenir l’Église birmane et le mouvement de résistance civile en Birmanie.

Les évêques catholiques du Bangladesh ont dénoncé les violences meurtrières qui continuent de frapper la Birmanie, alors que de nombreux manifestants contre le coup d’État sont toujours visés par la répression militaire de la Tatmadaw (le nom officiel de l’armée birmane). Dans une déclaration publiée par la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Bangladesh (CBCB), les évêques du pays ont exprimé leur solidarité avec les aspirations du peuple birman contre le régime militaire au pouvoir depuis le 1er février et pour la restauration de la démocratie par le dialogue. « Nous appelons la junte militaire birmane à être raisonnable et à rencontrer les personnes concernées afin de dialoguer dans le but de résoudre la crise politique actuelle dans le pays, au lieu de tirer sur leurs propres concitoyens. Nous nous joignons aux prières et aux supplications de l’Église en Birmanie, qui appelle l’amour et la miséricorde de Dieu sur le peuple et la nation birmane », ont déclaré les évêques bangladais dans leur communiqué, publié le 6 avril et signé par Mgr Gervas Rozario, président de la Commission Justice et Paix et évêque de Rajshahi (dans l’ouest du Bangladesh).

« Nous autres, membres de l’Église catholique au Bangladesh, sommes des proches voisins de l’Église en Birmanie, et nous voulons exprimer notre soutien et notre solidarité avec les citoyens et l’Église dans ce pays. Nous aussi, nous partageons la souffrance et la peine des Birmans qui n’aspirent qu’à la paix et qui veulent le retour de la démocratie, rien de plus. » Les manifestations contre le coup d’État ont été les plus grandes organisées dans le pays depuis la « révolution de safran » (en août et septembre 2007). De nombreux enseignants, étudiants, avocats, banquiers et fonctionnaires ont pris part au mouvement de résistance civile. Des chrétiens de toutes confessions ont également participé aux manifestations aux côtés de leurs concitoyens. Les évêques bangladais, dans leur déclaration, ont assuré prier de tout cœur pour que la démocratie revienne, pour l’unité du pays et pour que les désirs du peuple birman se réalisent enfin, dès que possible, par un dialogue ouvert.

« Quand le peuple birman souffre, nous aussi nous souffrons. »

La déclaration de la CBCB a été publiée peu après un appel à l’aide du cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et président de la Conférence épiscopale birmane. « L’Église catholique a elle aussi pris le parti du peuple qui est descendu dans les rues de Birmanie, et elle leur est solidaire. Son éminence Charles Maung Bo, chef de l’Église birmane, dans son communiqué, a lancé un appel au calme à toutes les différentes parties engagées. Il a demandé aux militaires de libérer les prisonniers politiques dont le président, les ministres, les parlementaires et en particulier Aung San Suu Kyi, et il a demandé de recourir au dialogue pour résoudre la crise nationale actuelle », ont rappelé les évêques bangladais. L’armée birmane, avec à sa tête le général Min Aung Hlaing, a mené le coup d’État du 1er février et chassé du pouvoir les responsables de la NLD (Ligue nationale pour la démocratie) de la conseillère d’État Aung San Suu Kyi (qui étaient restés au pouvoir après une large victoire lors des élections de novembre 2020).

L’armée a également arrêté les principaux dirigeants de la NLD et déclaré un état d’urgence. Des manifestations ont été organisées dans différentes régions du pays, avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants majoritairement pacifiques, y compris des membres du clergé, des prêtres et des religieuses, appelant à mettre fin au régime militaire et à restaurer la démocratie dans le pays d’Asie du Sud-Est (qui a déjà connu cinq décennies de dictature jusqu’en 2015). Les militaires et la police ont eu recours à une répression brutale, allant jusqu’à utiliser des balles réelles contre les manifestants. À ce jour, on compte au moins 600 décès et plusieurs centaines de blessés à travers le pays. « La Conférence épiscopale du Bangladesh, au nom des fidèles bangladais, s’agenouille aux côtés de sœur Ann Nu Thawng, qui s’est agenouillée le 8 février devant les militaires pour leur demander de ne pas tirer sur les innocents. Quand le peuple birman souffre, nous aussi nous souffrons. Nous aussi, en tant que voisins, nous ressentons votre douleur devant l’oppression du peuple birman. L’Église au Bangladesh ne peut avoir que le même sentiment d’oppression vécu par l’Église en Birmanie », ont souligné les évêques bangladais dans leur déclaration.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews