Eglises d'Asie

Les évêques birmans lancent des prières spéciales pour la paix dans le pays

Publié le 14/01/2022




À Mandalay, Mgr Marco Tin Win a appelé les catholiques birmans à prier spécialement pour la paix dans le pays, avec une adoration hebdomadaire et une messe tous les premiers dimanches du mois. L’évêque birman a demandé aux fidèles de prier pour la Birmanie face « au Covid-19, à la faim, à la guerre civile et à la torture ». Selon un rapport des Nations unies publié le 11 janvier, l’aide humanitaire est freinée en raison des difficultés sécuritaires, des contrôles militaires et du manque d’autorisations d’accès.

Mgr Marco Tin Win devant la cathédrale du Sacré-Cœur de Mandalay, en février 2021.

Mgr Marco Tin Win, archevêque de Mandalay, a demandé aux catholiques birmans d’organiser des prières spéciales pour la paix dans le pays d’Asie du Sud-Est, qui continue d’être frappé par la guerre civile depuis plusieurs décennies. L’archevêque a appelé à organiser une heure d’adoration tous les samedis soir, et une messe spéciale tous les premiers dimanches du mois, afin de prier pour la paix en Birmanie. Tous les catholiques du pays, y compris le clergé, les religieux et les laïcs, ont été invités à se joindre à Mgr Tin Win afin de prier pour la nation qui fait face à « la crise de Covid-19, à la famine, aux guerres civiles et à la torture ».

Il est le seul responsable catholique birman à soutenir ouvertement les manifestants pro-démocratie. En février 2021, il n’a pas hésité à manifester devant l’archevêché de Mandalay. L’archevêque, âgé de 60 ans, a appelé tous les catholiques à ne pas perdre espoir et à raffermir leur foi en Dieu malgré la peur, l’anxiété et la détresse qui frappent les habitants.

Au cours des derniers mois, dans les États Kayah, Chin et Karen, majoritairement chrétiens, les régions ethniques ont subi une intensification des combats entre la junte militaire et les forces rebelles armées. De nombreux civils ont été forcés de quitter leur habitation et de se réfugier dans la forêt ou dans des institutions religieuses. La junte a utilisé des frappes aériennes et des tirs d’artillerie contre les groupes armés ethniques et les milices locales.

« L’accès humanitaire reste difficile dans ces régions »

Au 3 janvier, près de 192 300 personnes avaient été déplacées dans le sud-ouest du pays, notamment dans les régions Kayah, Karen, Mon et Tanintharyi, et près de 4 700 d’entre elles avaient franchi la frontière thaïlandaise, selon un rapport des Nations unies publié le 11 janvier. Par ailleurs, dans les régions Sagaing, Magway et Chin, on compte plus de 1 550 maisons et propriétés civiles détruites ou incendiées, y compris des écoles et des églises, et 157 500 personnes qui restent déplacées. Selon le même rapport, dans ces régions, « l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin reste difficile à cause des problèmes de sécurité, des contrôles militaires et du manque d’autorisations d’accès ».

Après plus de cinq décennies de régime militaire, la Birmanie avait entrepris un processus démocratique, mais les espérances politiques, économiques et sociales qui ont vu le jour en 2011 ont été brutalement affectées par le coup d’État militaire du 1er février 2021. Depuis que l’armée a renversé le gouvernement civil, le pays traverse une grave crise politique et des violences qui tournent à la guerre civile.

Le bilan s’élève aujourd’hui à plus de 1 400 décès et plus de 10 000 personnes détenues. Le pape François a lancé de nombreux appels à prier pour la paix en Birmanie, et à mettre fin aux violences et entamer des négociations. De son côté, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, a lancé un appel à la paix le 26 décembre dernier : « Quand est-ce que les décennies de guerre civile prendront fin ? Quand pourrons-nous enfin jouir d’une paix véritable, de la justice et d’une vraie liberté ? Quand cesserons-nous de nous entre-tuer ? »

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

RVA Myanmar / Ucanews