Eglises d'Asie

Les évêques catholiques sri-lankais soutiennent la formation d’un gouvernement provisoire

Publié le 13/05/2022




Le 11 mai, Mgr Fernando, président de la Conférence épiscopale sri-lankaise (CBCSL), et Mgr Anthony, évêque auxiliaire de Colombo, ont signé une nouvelle déclaration au nom des évêques sri-lankais, en appelant à former un gouvernement provisoire pour protéger la population et assurer leur liberté d’expression et de circulation. Le pape François est également intervenu en appelant les autorités sri-lankaises à « écouter les aspirations du peuple » et en demandant à toutes les parties de « maintenir une attitude pacifique ».

Le 11 mai, la Conférence épiscopale sri-lankaise a réagi aux violences de ces derniers jours en soutenant la formation d’un gouvernement provisoire.

Les évêques sri-lankais, dans une déclaration publiée le 11 mai, ont appelé à former un gouvernement provisoire afin d’assurer la protection de la vie et des biens des habitants, et la liberté d’expression et de circulation. « Des citoyens honnêtes, compétents et raisonnables doivent être placés à des postes clés au gouvernement afin de servir le pays de manière impartiale », a déclaré Mgr J. Winston S. Fernando, président de la Conférence épiscopale sri-lankaise (CBCSL).

Le gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka, Nandalal Weerasinghe, a prévenu que l’économie locale risque de « s’effondrer sans aucun recours », à moins qu’un nouveau gouvernement soit nommé d’ici quelques jours afin de restaurer la stabilité politique. Les leaders de l’opposition ont accepté de former un gouvernement provisoire, mais en insistant pour la démission du président Gotabaya Rajapaksa. La CBCSL, dans son message, a notamment souligné le besoin urgent d’un changement radical du système de gouvernance, alors que l’État insulaire traverse une période particulièrement tendue, avec un couvre-feu et des troupes déployées avec l’ordre de tirer à vue.

La CBCSL a également demandé d’enquêter sur tous ceux qui ont été mêlés à des activités corrompues, en dépossédant le peuple et en privant le pays d’un véritable développement. Les évêques ont aussi appelé à saisir leurs biens financiers avant qu’ils puissent quitter le pays. La déclaration, signée par Mgr Fernando et par Mgr J. D. Anthony, évêque auxiliaire de Colombo, a insisté pour que « les besoins fondamentaux de tous soient pris en charge immédiatement », alors que les habitants ont souffert des pénuries de biens essentiels et de prix à la consommation exorbitants.

« Nous appelons tous ceux qui protestent à ne jamais recourir à la violence »

La crise financière actuelle au Sri Lanka, la pire qu’a connu le pays et qui se poursuit depuis le mois de mars, a provoqué des pénuries de carburants, de nourriture et de médicaments, entre autres, ainsi que des pannes de courant répétées qui ont affecté toute la population de l’île. Dans leur communiqué, les évêques ont ajouté : « Nous appelons tous ceux qui peinent et qui protestent à ne jamais recourir à la violence, et nous demandons aussi à la police et aux forces de l’ordre de protéger les gens et de ne jamais s’attaquer aux manifestants pacifiques, car c’est leur droit légitime et démocratique. »

De son côté, l’Église méthodiste a condamné fermement les violences perpétrées contre des manifestants pacifiques depuis le 9 mai. « Nous appelons le président à nommer un groupe indépendant de personnes reconnues afin d’enquêter de manière impartiale et de poursuivre ceux qui sont derrière ces attaques, qui n’ont fait que provoquer le chaos », a déclaré l’Église protestante locale dans un communiqué. L’Alliance chrétienne évangélique nationale du Sri Lanka a également appelé à une action ferme contre les responsables des attaques, tout en invitant la population à la retenue.

Le pape François est également intervenu pour appeler les autorités sri-lankaises à « écouter les aspirations de la population » et à « assurer le respect des droits de l’homme et des libertés civiles ». « Je me joins aux autorités religieuses en appelant toutes les parties à maintenir une attitude pacifique, sans recours à la violence », a-t-il ajouté, en exprimant une pensée spéciale pour la nation insulaire d’Asie du Sud, à l’occasion de l’audience générale du mercredi 11 mai. Il a particulièrement salué les jeunes qui « ont fait entendre leur cri ces derniers jours face aux défis et aux problèmes économiques et sociaux du pays ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews