Eglises d'Asie

Les évêques pakistanais appellent à pourvoir 30 000 postes vacants réservés aux minorités religieuses

Publié le 14/10/2021




Alors que la loi pakistanaise accorde en principe un quota de 5 % des emplois aux minorités du pays, 30 000 emplois réservés restent vacants au Pakistan. Mgr Joseph Arshad, archevêque de Rawalpindi-Islamabad et président de la Conférence épiscopale pakistanaise (CBCP), a dénoncé cette situation en appelant le gouvernement à pourvoir ces postes d’ici fin 2021. « Les minorités comprennent des communautés marginalisées et souvent discriminées. Voter un quota de 5 % était une bonne décision pour faciliter leur intégration et leurs conditions de vie », a souligné l’évêque.

Mgr Joseph Arshad, archevêque de Rawalpindi-Islamabad, avec des journalistes chrétiens à Faisalabad en 2017.

Mgr Joseph Arshad, archevêque de Rawalpindi-Islamabad et président de la Conférence épiscopale pakistanaise (CBCP), a dénoncé le fait que plusieurs milliers de postes, pourtant réservés par la loi aux membres des minorités du pays, restent vacants. Dans le cadre de la loi pakistanaise, 5 % des emplois sont réservés aux membres des groupes minoritaires du pays, dans le but de favoriser leur intégration et leur autonomie financière. À ce jour, toutefois, les gouvernements fédéraux et provinciaux n’ont pourvu qu’une partie de ces emplois. Selon les chiffres dévoilés il y a quelques semaines par Shoaib Suddle, président de la Commission pour les minorités instituée par la Cour suprême du Pakistan, près de 30 000 emplois restent vacants à travers le pays. « Les minorités religieuses comprennent des communautés marginalisées et souvent discriminées à tous les niveaux de la vie sociale. Voter un quota de 5 % pour les emplois était une bonne décision pour faciliter leur intégration et leurs conditions de vie », a déclaré Mgr Arshad. « Pourtant, il est dommage de constater que cette mesure n’a pas été appliquée dans son esprit véritable par tous les gouvernements provinciaux. »

Discriminations et droits de l’homme

La CBCP, a ajouté l’archevêque, appelle le gouvernement à assurer que tous les recrutements soient achevés d’ici la fin de l’année 2021, et à s’engager à limiter la discrimination des minorités. En attendant, dans un pays où la discrimination et le non-respect des droits de l’homme sont des sujets brûlants, la Commission nationale pour la justice et la paix (NCJP), la branche de la CBCP pour les droits de l’homme, a réitéré ses préoccupations après le rejet d’une loi punissant les conversions forcées par le ministère des Affaires religieuses et l’harmonie interreligieuse et par le Conseil de l’idéologie islamique (CII). « Le rejet de cette loi va à l’encontre du droit à la liberté religieuse », a protesté Mgr Samson Shukardin, évêque d’Hyderabad. « Cette décision légitimise les violences criminelles et l’utilisation de la religion comme couverture pour des crimes d’enlèvement, de viol et de conversion forcée à l’islam de filles et de jeunes femmes issues des minorités », a poursuivi l’évêque.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Sameer Ajmal / Ucanews