Eglises d'Asie

Les évêques pakistanais appellent le gouvernement à investir davantage pour l’éducation des minorités

Publié le 18/06/2021




Le 14 juin, la province du Pendjab a présenté son budget pour l’année fiscale 2021-2022, en annonçant 2,5 milliards de roupies pakistanaises (13,2 millions d’euros) consacrés aux Affaires des droits de l’homme et des minorités, sur un budget de 2,65 mille milliards de roupies (13,9 milliards d’euros). Mgr Sebastian Shaw, archevêque de Lahore et membre de la Commission nationale pour les minorités, appelle les autorités à investir davantage pour soutenir les étudiants issus des minorités religieuses.

Après la présentation des budgets des provinces de Sindh et du Pendjab pour 2021-2022, les évêques demandent de soutenir davantage l’éducation des minorités.

Les évêques catholiques pakistanais recommandent d’investir davantage pour soutenir les étudiants et les élèves issus des minorités religieuses, dans le cadre du budget qui doit être défini pour la prochaine année fiscale dans le pays. Le parti PTI (Pakistan Tehreek-e-Insaf), au pouvoir dans la province pakistanaise du Pendjab, dans le nord-est du Pakistan, a présenté son budget de 2,65 mille milliards de roupies pakistanaises (13,9 milliards d’euros) le 14 juin, dont 2,5 milliards de roupies (13,2 millions d’euros) pour les Affaires des droits de l’homme et des minorités (soit une augmentation de 500 millions de roupies par rapport au budget précédent). La plupart des 2,6 millions de chrétiens pakistanais résident au Pendjab, tandis que la majorité hindoue vit dans la province de Sindh, dans le sud du pays. « Comparés au budget dans son ensemble, les fonds consacrés aux minorités religieuses restent insuffisants. Les législateurs de la province doivent donner la priorité à l’éducation, puis aux projets de développement. Ils peuvent faire appel à nous », a souligné Mgr Sebastian Shaw, archevêque de Lahore et membre de la Commission nationale pour les minorités (NCM). « Leur premier réflexe est de dépenser les fonds non utilisés en décorant les bâtiments avec des tuiles. Ils devraient plutôt utiliser cet argent pour nos écoles qui ont de nombreux problèmes comme des toits endommagés et des systèmes d’égouts défectueux », a-t-il ajouté.

La transparence contre la corruption et le népotisme

Mgr Indrias Rehmat, évêque de Faisalabad, a également proposé un budget plus élevé concernant l’éducation et les plans d’aide au logement. « De telles aides peuvent soulager les travailleurs à la journée et les non musulmans de la classe moyenne qui vivent majoritairement dans des logements loués. Mais personnes ne nous écoute », a-t-il déploré. Le 15 juin, le gouvernement de la province de Sindh a lui aussi présenté son budget pour 2021-2022, en allouant 154 millions de roupies (810 865 euros) aux Affaires des minorités. Ramesh Kumar Gupta, un avocat hindou de la ville d’Hyderabad, dans la province de Sindh, partage l’avis de Mgr Shaw. « Les membres de la Commission nationale pour les minorités doivent aussi être inclus dans les propositions de développement pour les minorités. Cela peut permettre d’éviter le népotisme et d’assurer la transparence face à la culture ‘wadera’ [féodale] dominante dans la province de Sindh. Les législateurs capitalistes, même issus des minorités, ont leurs propres intérêts et ils ignorent les classes inférieures », affirme-t-il. Sabir Michael, professeur de l’université de Karachi et militant pour les droits de l’homme au Pakistan, dénonce aussi les pratiques corrompues et appelle à « réfléchir à des projets de développement concrets, comme des aides mensuelles et des bourses d’études pour soutenir l’éducation supérieure et la formation professionnelle ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Kamran Chaudhry / Ucanews