Eglises d'Asie – Sri Lanka
La Conférence épiscopale sri-lankaise appelle à écouter les enseignants et à rouvrir les écoles
Publié le 29/09/2021
La Conférence épiscopale sri-lankaise (CBCSL) a apporté son soutien aux enseignants et directeurs d’établissements, qui sont en grève depuis plus de deux mois pour demander un salaire juste et protester contre une série d’anomalies et de retards de paiements de salaires. La CBCSL a appelé le gouvernement sri-lankais à se concentrer sérieusement sur les problèmes rencontrés par les directeurs d’écoles et par les enseignants, et à les écouter après vingt ans de négligences. Les évêques ont invité les responsables politiques à agir immédiatement afin de trouver des solutions adaptées aux demandes des grévistes. Depuis près de 78 jours, les enseignants et proviseurs sont engagés dans des mouvements sociaux afin de demander une hausse des salaires. Durant de nombreuses années, leurs salaires ont été parmi les plus bas en Asie. Plus de 260 000 enseignants et directeurs d’établissements sont actuellement en grève et ont pris part à plusieurs manifestations. Nombre d’entre eux refusent de poursuivre l’enseignement à distance, et certains refusent même de publier des résultats d’examens. Dans sa déclaration la CBCSL appelle également les autorités à faire tout leur possible pour assurer la reprise des cours au plus vite.
Le mouvement se poursuit en ligne face aux mesures sanitaires
« Nous ne demandons pas au gouvernement de nous payer tout de suite », explique un professeur de musique, catholique, de Balangoda dans la province de Sabaragamuwa. « Nous savons qu’à cause d’une économie faible, ce gouvernement ne peut pas nous payer actuellement. Nous sommes prêts à attendre avant de recevoir les arriérés de salaires, mais nous avons besoin d’une réponse immédiate, officielle et adaptée de la part du gouvernement. C’est tout ce que nous voulons. » La controverse actuelle concernant les salaires des enseignants sri-lankais s’ajoute à de nombreux autres problèmes liés aux cours à distance, après un an de fermeture des écoles du pays en raison de la pandémie.
Durant cette période, le gouvernement, dont le ministre de l’Éducation, Dinesh Gunawardena, est resté très silencieux, en laissant les enseignants et les proviseurs décider d’actions indépendantes concernant l’enseignement en ligne. Des manifestations ont été organisées à travers l’île dès le mois de juillet. Elles se sont seulement interrompues en août à cause de la propagation du variant Delta, qui a entraîné un nouveau confinement dans le pays, qui se poursuit toujours actuellement. Toutefois, aujourd’hui, le mouvement social se poursuit sur diverses plateformes numériques. Ainsi, le 27 septembre, une alliance syndicale (Teacher-Principal Trade Union Alliance) a organisé une rencontre en ligne. « Le gouvernement cherche à réprimer notre lutte », a déploré le président de l’alliance. « Nous avons été arrêtés et placés en quarantaine. Cela afin d’éviter de résoudre le problème. »
(Avec Asianews)