Eglises d'Asie

Les évêques sri-lankais appellent le gouvernement à rouvrir les écoles et à protéger les plus défavorisés

Publié le 31/07/2021




Le 29 juillet, la Conférence épiscopale sri-lankaise a publié un communiqué de presse afin d’appeler le gouvernement à rouvrir les écoles du pays. Mgr Julian Winston Sebastian Fernando, président de la Conférence épiscopale et évêque de Badulla, a également invité les autorités sri-lankaises à prendre des mesures drastiques contre les conséquences économiques de la pandémie. « Il est essentiel de développer des mesures fermes contre les conséquences de la pandémie sur les secteurs les plus défavorisés », a insisté Mgr Fernando.

Une école de Jaffna, dans la province du Nord. Les évêques sri-lankais ont appelé le gouvernement à rouvrir les établissements scolaires dans le pays.

Les évêques catholiques sri-lankais ont appelé le gouvernement de Colombo à rouvrir les écoles du pays et à prendre des mesures drastiques pour faire face aux conséquences négatives de la pandémie sur les plus démunis. « Les enfants doivent pouvoir apprendre, non seulement les sciences mais aussi en progressant émotionnellement, psychologiquement et spirituellement. Les interactions avec leurs enseignants, leurs camarades et leurs amis, ainsi que les activités sportives et extrascolaires, sont également importantes pour leur équilibre émotionnel », a déclaré Mgr Julian Winston Sebastian Fernando, président de la Conférence épiscopale sri-lankaise, dans un communiqué de presse publié le 29 juillet. « Dans l’intérêt des enfants, nous appelons le gouvernement à se montrer flexible et à accepter de rectifier les problèmes de versements de salaires concernant les enseignants, parce que ces derniers sont essentiels pour former nos futurs citoyens et nos futurs dirigeants », a-t-il ajouté. « Nous appelons également les enseignants à songer au caractère sacré de leur vocation à former et modeler les futurs citoyens, et à renoncer à leurs mouvements de grève pour retourner à l’école, pour l’amour des enfants dont ils ont la charge. »

Une crise multiple qui affecte tous les secteurs

Les enseignants et les directeurs d’établissements ont cessé leurs activités d’enseignement en ligne depuis 19 jours à cause d’anomalies salariales. Des syndicats d’enseignants, des groupes militants et des membres du personnel universitaire ont rejoint le mouvement, et plusieurs manifestations ont été organisées dans les principales villes du pays. La grève continue alors que les négociations entre les enseignants et le gouvernement ont été sans succès. La grève a affecté la formation de plusieurs dizaines de milliers d’étudiants, une majorité d’entre eux n’ayant pas d’équipement informatique et d’accès à internet. Ramesh Pathirana, porte-parole adjoint du cabinet, a assuré que le gouvernement a reconnu l’urgence de résoudre les anomalies salariales, mais qu’il n’est pas en mesure de faire des changements immédiats pour des raisons financières. Les évêques ont également déclaré que le Sri Lanka traverse une crise grave à cause des multiples conséquences de la pandémie, qui affecte tous les domaines.

« Même si nous saluons le programme de vaccination du gouvernement, nous souhaitons également souligner qu’il est essentiel de poursuivre et développer des mesures fermes contre les conséquences économiques de la pandémie, qui affecte gravement les secteurs les plus défavorisés de la société sri-lankaise », ont-ils insisté. Mahesh Nayanajith, un enseignant qui soutient le mouvement de grève, estime que l’intervention des évêques tombe à point nommé pour défendre l’éducation des enfants. « Les dirigeants tentent toujours d’utiliser ces questions pour se maintenir au pouvoir. Si les responsables religieux élèvent leur voix pour la justice et la vérité, cela donne de la force aux personnes ordinaires, qui sont sans voix », confie Mahesh. Mgr Fernando a également déclaré que le pays est sans défense face aux contraintes économiques entraînées par la crise sanitaire. « Le chômage élevé entraînera une pauvreté inévitable, ainsi que la famine et la malnutrition. C’est pourquoi il faut revoir nos priorités et allouer des fonds pour s’occuper de ce qui importe le plus, et non d’autres projets ambitieux », a-t-il ajouté. « Nous avons besoin d’adopter les meilleures pratiques des autres pays ; les dirigeants doivent suivre les conseils des experts et non leurs seules opinions politiques et leurs intérêts personnels. »

(Avec Ucanews)

Crédit : Indi Samarajiva / CC BY 2.0