Eglises d'Asie

Les hôpitaux bangladais luttent contre une nouvelle épidémie de dengue

Publié le 03/08/2019




Une nouvelle épidémie de dengue touche le Bangladesh, avec 14 décès et 15 000 personnes hospitalisées depuis le début de l’épisode. Selon le quotidien bangladais Prothom Alo, le bilan s’élèverait même à 50 victimes, alors que les villes surpeuplées comme Dacca, la capitale, comptent un grand nombre de personnes infectées. Selon le Dr Edward Pallab Rozario, responsable du département de la santé pour la Caritas bangladaise, les mesures préventives des autorités municipales ont été inadaptées. Le Dr Rozario dénonce également une négligence du gouvernement, alors que 62 districts sur 64 sont touchés. La fièvre dengue est toujours un risque à chaque période de mousson, rappelle le Dr Rozario.

Le Bangladesh tente de contenir une épidémie de dengue, alors que le gouvernement a reconnu la mort de 14 personnes depuis le début de l’épisode, et l’hospitalisation de plus de 15 000 patients. Pourtant, le quotidien Prothom Alo, le journal en langue bengalie le plus populaire du pays, a annoncé au moins 50 décès dans son édition du 31 juillet. Selon les médias locaux, la capitale, Dacca, compte plus de 70 % d’infections. Le personnel soignant des principaux hôpitaux de Dacca est surchargé de travail face à l’afflux de malades. De nombreux organismes ont lancé des appels sur les réseaux sociaux, afin d’inviter les gens à donner leur sang pour participer aux efforts de traitement. Selon le ministère de la Santé, l’épidémie s’est répandue dans 62 districts sur 64. Le Dr Edward Pallab Rozario, secrétaire de l’Association des médecins catholiques du Bangladesh, attribue les causes majeures de la crise actuelle à une négligence consternante des organismes de santé du gouvernement et à la prise de mesures préventives inadaptées par les autorités municipales. « Il y a toujours un risque d’épidémie de dengue durant la mousson, dans un pays densément peuplé comme le Bangladesh, en particulier dans les villes chaotiques et surpeuplées comme Dacca », explique le Dr Edward Rozario. Les organismes publics n’ont pas réussi à appliquer des mesures préventives suffisamment efficaces, et ils ont ignoré de façon « insensée » les avertissements de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ajoute le Dr Rozario, également responsable du département de la santé pour la Caritas bangladaise. Avant le début de la crise, Caritas avait déjà lancé une campagne de sensibilisation sur la dengue via ses agences régionales, avec l’aide de prêtres locaux. Le Dr Sanya Tahmina, directrice du programme de contrôle des maladies au sein du Directorat général de la santé, assure de son côté que le gouvernement a bien lancé des avertissements à propos de la dengue, mais que les infections se sont répandues très rapidement. Elle ajoute que le gouvernement a également distribué des kits de dépistage de la dengue dans tous les districts, et demandé aux hôpitaux publics d’offrir le traitement de la dengue aux patients pour un coût symbolique. Plusieurs hôpitaux ont commencé à distribuer des traitements gratuits aux patients les plus atteints, précise le Dr Tahmina. Le Dr Edward Rozario appelle quant à lui à retenir la leçon après la crise actuelle. La fièvre dengue est une maladie tropicale à transmission vectorielle, portée par les moustiques aedes. En général, les patients montrent des symptômes (forte fièvre, maux de tête, vomissements, douleurs musculaires et articulaires, éruptions cutanées) deux à trois semaines après avoir été piqués. La dengue peut être mortelle si une fièvre hémorragique se développe, signalent les experts de l’OMS, ajoutant que selon les estimations, près de 390 millions de personnes sont infectées par la dengue chaque année dans le monde. Les moustiques aedes peuvent également transmettre d’autres maladies graves comme le chikungunya, la fièvre jaune et le virus zika.

(Avec Ucanews, Dacca)


CRÉDITS

Stephan Uttom / Ucanews