Eglises d'Asie

Les manifestations contre la junte se poursuivent malgré le sommet de l’Asean sur la crise birmane

Publié le 28/04/2021




Ce dimanche 25 avril, les militants contre le coup d’État et la junte birmane ont lancé une nouvelle vague de protestation au lendemain du sommet de l’Asean (Association des nations du sud-est asiatique), organisé le 24 avril en urgence à Jakarta fin de tenter de trouver des solutions à la crise birmane. Le docteur Sasa, médecin birman, homme politique et porte-parole du nouveau gouvernement d’union nationale (NUG), a réagi en soulignant qu’il apprécie les risques pris par l’Asean mais qu’il demande que « les conclusions de la rencontre se traduisent par des actions concrètes sur le terrain ».

Malgré le sommet de l’Asean organisé ce 24 avril à Jakarta sur la crise birmane, les conclusions n’ont pas convaincu les militants qui poursuivent leur mouvement.

Ce dimanche 25 avril, des groupes de militants pro-démocratie ont lancé une nouvelle vague de manifestations contre la junte militaire et son coup d’État, le lendemain du dernier sommet de l’Asean (Association des nations du sud-est asiatique), organisé la veille à Jakarta (Indonésie) afin de tenter de trouver des solutions à la crise birmane. Le mouvement de protestation a repris de plus belle à l’issue des résultats de la rencontre, à laquelle a participé le général Min Aung Hlaing, à la tête de la junte. En reprenant leur mouvement de résistance civile, les manifestants demandent à la population de cesser de payer l’électricité et d’envoyer leurs enfants à l’école. La nouvelle campagne devrait continuer de faire pression sur l’économie nationale, déjà fragilisée par les appels à la désobéissance civile et à la grève. La déclaration finale de l’Asean a défini un consensus en cinq points : un arrêt immédiat des violences « pour toutes les parties », un dialogue constructif pour « une solution pacifique dans l’intérêt du peuple », la nomination d’un envoyé spécial de l’Asean comme médiateur dans ce processus de dialogue, une assistance humanitaire et enfin, l’envoi d’une délégation de l’Asean pour rencontrer les différentes parties engagées dans le conflit.

Déception des internautes et militants

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes birmans et opposants au régime militaire déplorent que cette déclaration n’évoque pas la libération des prisonniers politiques, dont Aung San Suu Kyi et l’ex-président U Win Myint. Dans le communiqué final, l’Asean mentionne seulement qu’ils ont « entendu » cette requête, mais qu’elle n’a pas abouti. Selon certains médias, le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, aurait pourtant insisté dans ce sens. Pour les manifestants birmans, il manque également une reconnaissance officielle des élections de novembre dernier, au cours desquelles la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) d’Aung San Suu Kyi avait acquis une large victoire. Ils soulignent que c’est justement cette victoire, qui risquait d’ébranler l’influence des militaires birmans, qui a entraîné le coup d’État.

Les militants évoquent également un troisième élément manquant dans la déclaration : le choix d’une date officielle pour un cessez-le-feu, pour le processus de dialogue et pour la visite de la délégation de l’Asean et de son envoyé spécial. Le « docteur Sasa », médecin birman, homme politique et porte-parole du nouveau gouvernement d’union nationale (NUG), qui reste caché et en exil, a souligné que « les conclusions de la rencontre de l’Asean doivent se traduire par des actions concrètes sur le terrain ». Il a cependant souligné qu’il apprécie que l’Asean ait pris le risque de s’occuper de la crise birmane. Par ailleurs, le jour de la rencontre de l’Asean à Jakarta et les jours suivants, en plus des manifestations, les arrestations et les violences ne se sont pas arrêtées. Au 26 avril, le bilan s’élevait à 745 décès. Le 24 avril à Mandalay, un jeune homme de 22 ans, Kaung Htet Naing, a notamment été tué. Après l’avoir abattu, des soldats ont continué de le frapper avant d’emporter son corps. Parmi les dernières personnes arrêtées, on compte aussi Tu Tha, 49 ans, ancienne rédactrice en chef du journal The Irrawaddy. Le 24 avril au soir, elle a été placée en détention provisoire avec son fils de 18 ans. Au moins 39 journalistes ont été arrêtés à ce jour.

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews / Facebook