Eglises d'Asie

Les minorités bangladaises appellent le gouvernement à respecter ses promesses électorales

Publié le 27/06/2019




Les minorités religieuses et ethniques au Bangladesh ont appelé la Ligue Awami au pouvoir à respecter ses promesses pré-électorales en créant une commission spéciale et en légiférant pour mieux protéger les droits des minorités. Avant les élections nationales du 30 décembre dernier, la Ligue Awami avait déclaré qu’une « commission nationale des minorités serait créée, et que des lois spéciales seraient votées pour mieux assurer la protection des droits des minorités ». Depuis, le gouvernement est resté silencieux sur le sujet, mettant à l’épreuve la patience des représentants des minorités ethniques et religieuses dans le pays.

« Une commission des minorités et une loi spéciale pour leur protection sont essentiels, parce que les lois actuelles sur notre territoire ne sont pas suffisantes pour défendre leurs droits », a déclaré Sajeeb Drong, un catholique de l’ethnie Garo, secrétaire du Forum Bangladesh Adivasi, durant une conférence de presse organisée à Dacca le 23 juin. Sans cela, les minorités continueront de subir diverses formes de violences et d’injustices, a-t-il ajouté. L’événement était organisé par le Conseil de l’unité des chrétiens, des hindous et des bouddhistes du Bangladesh, le plus grand forum représentant les droits des minorités dans le pays. Rana Dasgupta, hindou et membre du conseil, affirme que même si le Bangladesh est un État laïc sur le plan constitutionnel, il y a bel et bien eu une augmentation des abus et des discriminations envers les minorités. En mai, le conseil a publié un rapport affirmant que durant le premier trimestre de cette année, les violences contre les minorités avaient augmenté, avec 250 cas enregistrés dont 23 meurtres. En 2018, 806 affaires ont été enregistrées, dont 104 cas de conversions forcées et 29 attaques contre des lieux de cultes. En 2017, 1 004 cas de violences ont été enregistrés, et 1 471 en 2016. Selon Govinda Chnadra Pramanik, avocat de la Cour Suprême, les lois actuelles sont insuffisantes faute de véritable volonté politique. « Même les législateurs qui représentent les minorités ferment les yeux en cas d’injustices contre leur propre communauté », affirme Govinda Pramanik, qui est également secrétaire de la Grande alliance nationale hindoue du Bangladesh. Il ajoute qu’en plus d’une commission et d’une législation adaptée, il faudrait un ministère a part entière qui puisse contrôler toutes les questions liées aux minorités. Près de 90 % des 160 millions d’habitants du pays appartiennent à l’islam sunnite. Les hindous représentent environ 8 % de la population. Plus de 99 % des Bangladais appartiennent à la communauté bengalie, mais on compte également près de 45 groupes ethniques indigènes qui représentent plus de 3 millions de personnes, dont une majorité de bouddhistes, d’hindous et de chrétiens.

(Avec Ucanews, Dacca)


CRÉDITS

Ucanews