Eglises d'Asie – Sri Lanka
Les opérations urgentes prioritaires au Sri Lanka face à la pénurie de médicaments
Publié le 15/02/2023
Le Sri Lanka continue de faire face à une grave pénurie de médicaments à cause du manque de réserve de devises étrangères dans le pays, qui affecte les importations ; sur près de 300 médicaments de base, environ 160 ne sont plus disponibles. Selon les autorités sanitaires, le ministère de la Santé a conseillé aux hôpitaux d’accorder la priorité aux situations et aux opérations les plus urgentes, de repousser les autres interventions et de réduire les opérations de routine afin de préserver le matériel.
À travers le pays, en particulier dans la capitale, Colombo, les pénuries de médicaments se font de plus en plus ressentir, tandis que dans les régions rurales, des hôpitaux ont affiché des consignes demandant aux patients d’apporter leur plâtre, leurs compresses et leurs bandages. Un responsable du ministère de la Santé, qui souhaite rester anonyme, explique que « beaucoup d’hôpitaux risquent de fermer » si la situation n’est pas résolue immédiatement.15
Plusieurs anesthésistes ont confirmé cette information. « Près de 60 médicaments devraient pouvoir être importés prochainement. Mais ces stocks risque d’être suffisants seulement pour deux ou trois mois », indique l’un d’entre eux. La semaine dernière lors d’un point presse, l’Association médicale sri-lankaise a souligné que le pays souffre non seulement du manque de certains médicaments essentiels, mais aussi de l’absence totale de stock pour d’autres médicaments comme des anesthésiants et des antidouleurs.
« Il est nécessaire d’importer seulement des médicaments essentiels »
Plus grave encore, « les agents anesthésiques locaux et généraux ne sont pas disponibles, ce qui limite les options pour les médecins qui font face à une situation préoccupante », a ajouté l’association. « Qu’il s’agisse d’un patient en soins intensifs, de quelqu’un qui vient de subir une opération, d’une femme enceinte qui doit subir une césarienne, d’une victime d’un accident ou d’un patient cardiaque, toute pénurie ou tout manque de médicaments les affecte tous », a poursuivi l’organisation.
Pour certains analystes, à court terme, « il est nécessaire d’importer seulement des médicaments essentiels, de cesser toutes les autres importations de médicaments non-essentiels et de gérer les patients prudemment, jusqu’à ce que le pays sorte de cette crise économique majeure ».
En attendant, l’Association médicale sri-lankaise a salué la décision du ministère de la Santé qui a créé une commission de représentants d’écoles de médecine, de l’Autorité nationale de régulation des médicaments (National Medicines Regulatory Authority, NMRA), du Département du matériel médical (Medical Supplies Division) et de la Corporation pharmaceutique nationale (State Pharmaceuticals Corporation), dans le but de trouver des solutions rapidement. La commission doit se rencontrer une fois par semaine, et une fois par mois avec le ministre de la Santé, Keheliya Rambukwella.
Un consultant médical explique que « le Sri Lanka avait déjà rencontré une situation similaire durant le tsunami, en décembre 2004 ». « Malheureusement, la NMRA a autorisé l’importation de plus de 270 médicaments sans évaluer leur qualité, leur fiabilité et leur efficacité », a-t-il ajouté, alors que le pays « est à cours de devises étrangères ». « Parmi ces médicaments importés, il y a aussi de nombreux médicaments non-essentiels, et même un shampoing », signale-t-il.
(Avec Asianews)