Eglises d'Asie

Les Parlementaires de l’Asean pour les droits de l’homme demandent des mesures concrètes sur la Birmanie

Publié le 18/03/2022




Dans un communiqué publié le 16 mars, l’APHR, le groupe des Parlementaires de l’Asean pour les droits de l’homme, a appelé l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est à agir immédiatement pour alléger les souffrances du peuple birman, plus d’un an après le coup d’État du 1er février. Les parlementaires dénoncent « des violations et des abus systématiques et généralisés des droits de l’homme » commis par les militaires birmans, et notamment « des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».

Un groupe de parlementaires d’Asie du Sud-Est a appelé l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) à prendre des mesures urgentes et immédiates afin d’alléger la souffrance du peuple birman. Leur appel a été lancé en réaction à un nouveau rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (OHCHR) évoquant « des violations et des abus systématiques et généralisés des droits de l’homme » commis par les militaires birmans, et notamment « des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ».

« Cela va bientôt faire un an depuis que l’Asean a accepté un consensus en cinq points [sur la situation en Birmanie]. Au cours de cette année, le bloc régional a lamentablement échoué à faire progresser ces points, ce qui a de fait permis aux militaires birmans de commettre ce que le rapport des Nations unies considère comme pouvant compter parmi les pires crimes contre l’humanité », a déclaré Charles Santiago, responsable des Parlementaires de l’Asean pour les droits de l’homme (APHR), dans un communiqué publié le 16 mars.

Dans sa déclaration, l’APHR a également condamné le fils du Premier ministre cambodgien Hun Sen pour avoir accueilli une délégation militaire birmane à Phnom Penh à l’occasion de la 19e réunion du renseignement militaire de l’Asean (AMIM-19), le même jour que la publication du rapport de l’OHCHR. Les parlementaires ont ajouté que les autres membres de l’Asean doivent pousser le Cambodge, qui préside actuellement le bloc régional, à prendre des mesures concrètes face à la crise birmane.

« L’Asean, et particulièrement la présidence de l’Asean, doit cesser immédiatement toute invitation de représentants de la junte aux rencontres officielles du bloc jusqu’à la fin des violences et la libération de tous les prisonniers politiques, et tant que la volonté démocratique du peuple birman n’a pas été pleinement entendue », insistent-ils.

Un cinquième de la population birmane en besoin urgent d’aide humanitaire

« C’est profondément choquant que 14 millions de Birmans, soit un cinquième de la population birmane, aient un besoin urgent d’aide humanitaire. Et pourtant, l’Asean n’a envoyé des aides que pour soutenir la réponse au Covid-19 », ajoute Charles Santiago. Il appelle l’Asean à concentrer toute sa politique collective à l’aide des populations en détresse et au soutien des acteurs et réseaux locaux auxquels le peuple fait déjà confiance pour distribuer les aides.

Le rapport de l’OHCHR appelle le bloc régional à réagir de toute urgence, à moins de risquer d’affecter encore davantage sa crédibilité, pourtant déjà affaiblie. Les Nations unies et plusieurs puissances mondiales, y compris les États-Unis et la Chine, ont appelé l’Asean à fournir des efforts diplomatiques pour rétablir la stabilité en Birmanie. Min Aung Hlaing, le chef de la junte, a été écarté des dernières rencontres de l’Asean pour n’avoir pas respecté le consensus de paix en cinq points adopté en avril 2021.

L’Asean a invité un représentant non-politique à ses rencontres, mais la junte n’en a pas envoyé en réaffirmant son autorité légitime. Le vice-Premier ministre cambodgien, Prak Sokhonn, se rendra en Birmanie du 20 au 23 mars en tant qu’envoyé spécial du bloc régional, qui compte dix pays membres, afin de tenter de régler la crise déclenchée par le coup d’État militaire. Le peuple birman, toutefois, a peu confiance en la capacité de l’Asean à résoudre la crise birmane et à empêcher les atrocités actuellement commises par la junte, coupable d’actes de torture et de meurtres contre des civils, d’arrestations arbitraires, et d’attaques contre des églises et des habitations civiles. Au moins 1 600 personnes ont été tuées par la junte depuis le coup d’État du 1er février 2021, entraînant une répression brutale contre les manifestants pro-démocratie et les groupes de résistance civile déployés dans les régions rurales et urbaines du pays.

(Avec Ucanews)