Eglises d'Asie – Birmanie
Les religieuses de Kengtung auprès des jeunes handicapés
Publié le 12/06/2019
Des religieuses birmanes ont accueilli Anthony, un jeune malvoyant de 2 ans, quand il a été abandonné par ses parents, dans un pays où même les enfants bien portants souffrent de la malnutrition, de la faible couverture sociale et des abus généralisés. Anthony a grandi sous la garde des religieuses de Saint-Mary’s Home à Kengtung, la plus grande ville de l’est de l’État Shan, proche de la frontière thaïlandaise. Aujourd’hui, il gagne environ 2,50 dollars par jour en prodiguant des massages à domicile aux résidents du quartier. Les religieuses l’ont aidé à suivre une formation de masseur professionnel, une vocation populaire pour les malvoyants en Asie. « Je suis heureux de pouvoir travailler comme masseur, je le dois aux religieuses qui m’ont soutenu, qui m’ont nourri, hébergé et formé », confie Anthony, de l’ethnie Akhar. Sœur Benedetta Nu Nu, qui dirige le centre pour personnes handicapées, salue son comportement altruiste, en expliquant que depuis peu, Anthony s’occupe d’un jeune garçon en fauteuil roulant. « Il aide beaucoup et il aime s’occuper des enfants, même s’il n’y voit pas beaucoup. » Tout en parlant, sœur Benedetta voit arriver une femme à moto, venue chercher Anthony pour recevoir une de ses séances de massage de soixante minutes.
Le centre emploie douze religieuses qui s’occupent de 213 personnes, de diverses origines ethniques (Shan, Lahu et Akha notamment) et religieuses (dont une majorité de catholiques, baptistes et animistes). Certains sont malvoyants ou malentendants, d’autres ont des handicaps physiques ou mentaux. Le centre compte également quelques veuves et orphelins. Il comprend également un internat pour filles qui compte 72 élèves, de la sixième à la première. Les religieuses reçoivent un soutien financier de la part de bienfaiteurs bouddhistes et du ministère de la Sécurité, de l’Aide et de la Réinsertion sociale. Pourtant, sœur Benedetta explique qu’elles ont du mal à couvrir toutes les dépenses et les coûts de logement, en plus des difficultés liées à la prise en charge d’enfants et de jeunes adultes handicapés. Sœur Lucy Bushu est chargée de la distribution des repas. D’autres religieuses ont également des tâches assignées comme la cuisine ou la lessive. « Cela demande beaucoup de patience, en particulier quand nous nous occupons des enfants qui ont des handicaps mentaux », explique-t-elle. « Nous devons toujours surveiller leur humeur et leur état, et nous adapter avec beaucoup de précaution. » Les religieuses font partie des Sœurs de la Charité de sainte Bartolomea Capitanio et sainte Vincenza Gerosa ou Sœurs de Marie-Enfant, une congrégation fondée en Italie en 1832, et arrivée en Birmanie il y a environ un siècle. Quatre sœurs missionnaires de la congrégation sont arrivées à Kengtung en 1916, à la demande du père Paolo Marnna (PIME). Elles s’y sont occupé de jeunes orphelines, puis d’une école, d’une formation de couture, d’un dispensaire et de la distribution de repas pour les malades. La congrégation compte aujourd’hui 196 religieuses dans six diocèses du pays. Elle s’occupe également d’une maison de retraite, de plusieurs établissements accueillant des léproseries, ainsi que de plusieurs internats et orphelinats.
(Avec Ucanews, Kengtung)
CRÉDITS
Ucanews