Eglises d'Asie

Les responsables catholiques bangladais saluent une décision de Dacca pour la protection infantile

Publié le 24/09/2022




Le 19 septembre à Dacca, la capitale, le Première ministre Sheikh Hasina a annoncé le recrutement de 6 000 nouveaux travailleurs sociaux en vue d’améliorer la protection infantile dans le pays, lors du premier Symposium national sur la protection infantile au Bangladesh. Les propos de la dirigeante ont été salués par les responsables catholiques bangladais, dont le père Liton Hubert Gomes, secrétaire de la Commission nationale Justice et Paix, qui a évoqué des programmes de sensibilisation lancés par l’Église locale.

Une photo d’archives montrant des enfants travaillant sur un chantier dans la région de Jaflong, dans le district de Sylhet, au Bangladesh en 2012.

L’Église catholique bangladaise a salué une initiative du gouvernement destinée à offrir une meilleure protection aux enfants en recrutant 6 000 nouveaux travailleurs sociaux, en augmentant leur nombre de 3 000 à 9 000. « Je remercie le gouvernement », s’est réjoui le père Liton Hubert Gomes, secrétaire de la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale bangladaise, après une annonce faite par la Première ministre Sheikh Hasina. Celle-ci a également évoqué l’importance de rendre les services de protection infantile disponibles au niveau communautaire. La dirigeante a pris la parole lors du premier Symposium national sur la protection infantile au Bangladesh, organisé conjointement par l’Unicef et l’Union européenne, le 19 septembre à Dacca.

« L’objectif de notre gouvernement est de développer une main-d’œuvre de travailleurs sociaux qualifiés, afin d’assurer et de soutenir des services de protection infantiles comme Child Helpline 1 098 [un service d’assistance téléphonique], les Allocations pour la protection infantile [Child Protection Allowances] et d’autres programmes sociaux au niveau communautaire […], pour qu’aucun enfant ne soit oublié », a-t-elle déclaré dans un message vidéo.

On compte actuellement 3 000 travailleurs sociaux impliqués dans la protection infantile dans le pays. L’annonce est particulièrement marquante alors qu’une enquête nationale a révélé que 45 millions d’enfants bangladais de moins de 15 ans (soit près de 89 %, un chiffre saisissant) subissent régulièrement des violences physiques et psychologiques à la maison. Par ailleurs, près d’1,7 million d’enfants sont impliqués dans du travail infantile dans des conditions parfois dangereuses, tandis que plus d’un million d’enfants survivent dans la rue, selon l’Unicef.

« Nous devrons aussi organiser des campagnes de sensibilisation »

Les responsables catholiques du pays ont assuré le gouvernement de leur soutien et de leur collaboration. « Employer des travailleurs sociaux, ce n’est qu’une partie du processus. Nous devrons aussi organiser des campagnes de sensibilisation et des mouvements sociaux sur la protection infantile. L’Église catholique s’y attelle déjà via de tels programmes », a souligné le père Gomes.

Depuis 2019, la Commission nationale Justice et Paix est engagée dans des programmes de sensibilisation auprès des parents, des enseignants et du personnel dans différentes écoles et établissements supérieurs dirigés par l’Église. Le ministère des Affaires sociales du Bangladesh dirige également deux programmes, dont dépendent six centres d’accueil pour les enfants des rues et quatre hébergements d’urgence, sans compter une vingtaine d’espaces adaptés aux enfants et cinq écoles en plein air.

Au total, 14 884 enfants des rues ont bénéficié de ces services et 758 enfants ont été réintégrés dans leur famille selon Fazilatun Nessa Indira, ministre d’État pour les Affaires féminines et infantiles. « Au moins 5 229 enfants ont bénéficié d’un hébergement de nuit d’urgence, et 23 617 enfants sont dans des écoles en plein air. Nous espérons améliorer nos services et nous promettons qu’aucun enfant ne sera laissé pour compte », a-t-elle insisté.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews