Eglises d'Asie

Les responsables catholiques et protestants bangladais s’unissent pour la protection de la Création

Publié le 19/09/2020




Le 17 septembre, la Commission des évêques bangladais pour la Justice et la Paix (ECJP) et World Vision Bangladesh, une organisation caritative chrétienne internationale, ont organisé conjointement un séminaire en ligne en rassemblant les responsables catholiques et protestants bangladais. Ceux-ci se sont engagés, à cette occasion, à adopter une approche unifiée pour la protection de la Création. L’événement était organisé dans le cadre de la Saison de la Création (du 1er septembre au 4 octobre). Le Bangladesh, situé sur une plaine deltaïque, est particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles.

Un adolescent rentre chez lui, dans son village côtier du district de Satkhira. Les responsables chrétiens bangladais se sont engagés à adopter une approche unifiée pour la protection de la Création.

Le 17 septembre, les responsables catholiques et protestants bangladais se sont engagés à adopter une approche unifiée en faveur de la protection de la Création, contre les changements climatiques et les catastrophes naturelles. La déclaration commune des responsables chrétiens du pays a été publiée lors d’un séminaire en ligne intitulé « Dialogue interconfessionnel pour la Saison de la Création – Prévenir les changements et les catastrophes climatiques ». L’événement était organisé conjointement par la Commission des évêques catholiques bangladais pour la Justice et la Paix (ECJP) et par World Vision Bangladesh, une organisation caritative chrétienne internationale. Près de 80 responsables religieux et représentants de diverses institutions et confessions à travers le pays ont pris part aux deux heures et demie de séminaire en ligne, dans le cadre des efforts organisés localement pour marquer la Saison de la Création. Ce temps annuel particulier, lancé en 2015 par le pape François, a débuté le 1er septembre et doit durer jusqu’au 4 octobre – jour de la fête de saint François d’Assise. À cette occasion, les responsables chrétiens bangladais se sont engagés à soutenir la prière œcuménique et la fraternité interconfessionnelle entre les organisations et communautés chrétiennes dans le pays, dans le but de les encourager à apprendre et initier des actions collectives pour la protection de l’environnement. L’objectif est également de sensibiliser les chrétiens bangladais aux conséquences inquiétantes des changements et des catastrophes climatiques.

« Cette planète ne nous appartient pas. Dieu nous a confié la responsabilité de prendre soin de cette Terre, et non uniquement pour notre nourriture ou notre plaisir. Mais nous avons abusé de cette Terre de tant de façons, c’est pourquoi nous subissons tant de catastrophes », a déclaré Mgr Gervas Rozario, président de la commission Justice et Paix. « Arrêtons dès maintenant, cessons de détruire. Nous avons le devoir de transmettre une planète saine aux générations futures. Si nous échouons, celles-ci nous reprocheront d’avoir ruiné la Création divine. » Le révérend John S. Karmokar, secrétaire général adjoint de l’Église baptiste bangladaise Sangha, qui participait également au séminaire en ligne, a confié de son côté que les chrétiens ont la responsabilité de protéger et préserver l’environnement. « Nous, chrétiens, formons une petite communauté au Bangladesh, mais nous pouvons jouer un rôle vital dans la préservation de l’environnement. Si nous travaillons ensemble et que nous partageons nos réflexions, nos programmes et nos actions, nous serons plus forts et plus efficaces », a-t-il souligné. « Ce séminaire est une source d’inspiration pour nous, parce que contrairement à nous qui travaillons dans de petits secteurs, certaines ONG chrétiennes, ainsi que l’Église catholique, couvrent de larges régions. C’est pourquoi nous pouvons apprendre beaucoup de choses à leurs côtés, afin de mieux aimer et protéger l’environnement. »

80 % des terres à moins de 10 m au-dessus du niveau de la mer

Le 28 août, Brian Roewe, de la publication américaine National Catholic Reporter, écrivait que la Saison de la Création est une occasion de « réfléchir à notre relation avec l’environnement – non pas seulement la nature ‘distante’ mais là où nous vivons ». « Ce temps nous donne l’opportunité de repenser la façon dont nos modes de vie et nos décisions, en tant que société, mettent en danger à la fois le monde naturel et ceux qui y habitent, les humains comme les autres créatures », a-t-il ajouté. Des organisations chrétiennes renommées participent à la Saison de la Création partout dans le monde, dont le Conseil œcuménique des Églises, Christian Aid, la Fédération luthérienne mondiale, le Réseau environnemental de la Communion anglicane, le Mouvement catholique mondial pour le climat et le Dicastère pour le service du développement humain intégral. Ces efforts ont encore plus de sens au Bangladesh, situé sur une plaine deltaïque au nord du golfe du Bengale, et dont 80 % des terres sont à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. La géographie unique du pays le rend particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles qui le frappent fréquemment, dont des cyclones dévastateurs, des inondations et l’érosion des fleuves. Les climatologues estiment que le Bangladesh, qui compte plus de 160 millions d’habitants, est l’un des lieux les plus exposés à la montée du niveau des mers, conséquence du réchauffement et des changements climatiques.

(Avec Ucanews, Natore)


CRÉDITS

Stephan Uttom/UCA News