Eglises d'Asie

Les responsables religieux invités par Pékin à soutenir le rayonnement de la Chine à l’étranger

Publié le 04/07/2023




Du 13 au 19 juin à Changsha, dans la province du Hunan, le Département du travail du front uni (DTFU) du Parti communiste chinois (CCP) a organisé un programme de formation pour les responsables religieux en Chine, afin de les appeler à soutenir le « soft power » de Pékin, soit sa capacité d’influence à l’étranger. Le DTFU est un réseau placé sous le contrôle du PCC afin de faire avancer ses intérêts dans et hors du pays. Parmi les participants, on comptait Mgr Li Shan, président de l’Association patriotique des catholiques chinois.

Des responsables et représentants des cinq religions reconnues officiellement en Chine durant une formation parrainée par l’État, du 13 au 19 juin à Changsha (Hunan).

Un programme de formation financé par l’État pour les responsables religieux en Chine a demandé à ces derniers de renforcer les échanges religieux avec les pays étrangers et de développer l’entente et l’amitié avec des personnes d’autres pays afin de créer un « environnement externe favorable » au service du « soft power » de la Chine (soit sa capacité d’influence à l’étranger, par l’attraction et la persuasion).

Les responsables religieux ont également été invités à renforcer leurs efforts afin de soutenir la culture traditionnelle et les valeurs chinoises ainsi qu’une identité spirituelle unique auprès de la communauté internationale, en renouvelant leur engagement en faveur des politiques nationales, selon le journal Xinde Weekly.

Le programme de formation destiné aux responsables chrétiens, bouddhistes, taoïstes et musulmans, organisé du 13 au 19 juin à Changsha dans la province du Hunan, a été parrainé le Département du travail du front uni (DTFU) du Parti communiste chinois (CCP). Le département est un réseau de groupes et d’individus, placés sous le contrôle du PCC pour faire avancer ses intérêts dans et hors du pays.

Parmi les responsables religieux qui ont participé au programme, on compte Yan Jue, président de l’Association bouddhiste chinoise, Li Guangfu, président de l’Association taoïste chinoise, Adilijiang Ajilimu, vice-président de l’Association islamique chinoise, Mgr Joseph Li Shan, président de l’Association patriotique des catholiques chinois, et Xu Xiaohong, président du Mouvement patriotique des trois autonomies (la seule forme d’Église protestante reconnue officiellement par le gouvernement chinois). Ces groupes sont des organisations officielles supervisant les affaires et les activités des cinq religions reconnues dans le pays communiste.

Appel à accélérer le processus de sinisation des religions

Chen Ruifeng, vice-président du DTFU et directeur de l’Administration d’État pour les Affaires religieuses, a prononcé un discours durant la formation. Il a insisté pour que les responsables religieux accélèrent le processus de sinisation des religions, une politique nationale insistant pour modeler les religions selon les « caractéristiques chinoises ». Cette idéologie politique, selon les observateurs, a pour but d’imposer des règles strictes sur les sociétés et institutions religieuses, basées sur les « valeurs socialistes fondamentales », l’autonomie et le soutien de l’autorité du PCC.

« Ce n’est qu’en respectant pleinement la culture chinoise et l’assimilant consciemment que la religion peut prendre racine et grandir sur la terre de Chine, autrement, elle deviendra une eau sans source et un arbre sans racine », a affirmé Chen Ruifeng dans son discours, selon Xinde. Il a ajouté que les activités religieuses en Chine doivent être basées sur les recommandations du président Xi Jinping, telles qu’elles ont été données durant la Conférence nationale sur les Affaires religieuses de décembre 2021.

À cette occasion, Xi Jinping a souligné que les religions dans le pays doivent être guidées par les valeurs socialistes fondamentales et qu’elles doivent développer leur compréhension de la nation, de la culture chinoise et de la Chine auprès de leurs fidèles. Selon le président, « il est nécessaire de renforcer l’éducation au patriotisme, au collectivisme et au socialisme parmi les cercles religieux, afin d’améliorer l’enseignement de l’histoire du Parti, de la Nouvelle Chine, de la réforme, de l’ouverture et du développement socialiste ».

Chen Ruifeng a également demandé aux responsables religieux d’étudier et appliquer l’esprit du 20e Congrès national du PCC, organisé du 16 au 22 octobre 2022. « Tous les habitants en Chine doivent prendre conscience que le pays a ‘une riche culture rouge’ », a-t-il poursuivi, en ajoutant qu’il est « essentiel d’honorer et défendre les idéaux des grands héros nationaux comme Mao Zédong, Liu Shaoqi, Ren Bishi, Peng Dehuai, He Long » et d’autres révolutionnaires qui ont fondé le PCC et créé une « Nouvelle Chine ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Xinde.org / Ucanews