Eglises d'Asie

Les restrictions sanitaires et les bulles olympiques affectent les dépenses du Nouvel an lunaire

Publié le 09/02/2022




Durant les vacances du Nouvel an lunaire 2022, qui durent depuis le 31 janvier jusqu’à la fête des Lanternes (15 février), les autorités chinoises notent une légère baisse des dépenses et des déplacements domestiques par rapport à l’an dernier, et toujours des écarts importants par rapport à 2019 (73,9 % de déplacements en moins). Sur les sites olympiques, les autorités ont également imposé une bulle sanitaire extrême et une stratégie zéro-Covid qui affectent la consommation des ménages et l’économie locale.

En raison des restrictions associées à la crise sanitaire et aux Jeux olympiques d’hiver de Pékin, les autorités chinoises ont enregistré une baisse de la consommation habituelle durant les fêtes du Nouvel an lunaire, qui ont commencé le 1er février sous le signe du tigre d’eau. Durant les vacances, qui ont débuté le 31 janvier, le ministère chinois de la Culture et du Tourisme a noté 289,2 milliards de yuans (39,75 milliards d’euros) de dépenses touristiques, soit une diminution de 3,9 %.

Par ailleurs, on a compté 251 millions de déplacements domestiques, soit une baisse de 2 % par rapport à l’an dernier. De plus, comparé à 2019, les autorités notent une baisse importante des dépenses touristiques (56,3 %) et des déplacements intérieurs (73,9 %). Les lieux de divertissement ont également subi de lourdes pertes. Les recettes des salles de cinéma ont chuté de presque 23 % en un an, tandis que les entrées ont baissé de 28,4 %.

En général, les vacances du Nouvel an lunaire sont les seules dont peuvent bénéficier la majorité des travailleurs chinois ; elles durent au moins quinze jours, jusqu’à la fête des Lanternes (le 15 février cette année). Comme l’an dernier, les autorités locales et centrales ont dissuadé les gens de se déplacer, en particulier concernant les centaines de millions de migrants internes, qui travaillent en ville mais qui rentrent tous les ans dans leurs villages pour y célébrer le Nouvel an avec leur famille.

Une bulle sanitaire extrême autour des sites olympiques

Sept zones chinoises considérées comme à risque sont actuellement confinées dans le pays, y compris la capitale. Pour assurer que les Jeux d’hiver se déroulent sans problème, Pékin a instauré une « bulle sanitaire » extrême avec une interdiction totale de voyager. Les mêmes restrictions sont imposées dans deux autres sites olympiques : à Yanqing (en périphérie de la capitale, au nord-ouest de Pékin) et à Zhangjiakou (Hebei).

Afin de soutenir la consommation, des grandes entreprises chinoises versent des primes aux livreurs durant les vacances. Ainsi, selon Nikkei Asia, les coursiers devraient pouvoir gagner près de 4 000 yuans en salaires et primes en neuf jours, soit l’équivalent de ce qu’ils gagnent en moyenne en deux semaines. Pourtant, les confinements locaux ont un impact important sur les activités économiques. À Zhangjiakou, où ont lieu les épreuves de ski, les stations et lieux touristiques sont maintenus fermés jusqu’au 30 mars, au détriment des habitants.

En raison des baisses de dépenses touristiques, plusieurs observateurs prédisent une croissance modérée, du moins selon les critères habituels chinois, avec estimation annoncée autour de 4 %. Les politiques sanitaires extrêmes des autorités locales devraient donc peser lourdement sur l’économie chinoise durant les prochains mois. Les analystes notent que cette stratégie zéro-Covid devrait continuer d’être imposée jusqu’au 20e Congrès du parti communiste chinois, prévu en automne. Selon une étude récente du groupe Eurasia, les autorités craignent de nouvelles explosions de contagions, vu le faible niveau d’immunisation de la population locale et les effets limités des vaccins chinois contre le variant Omicron. Toutefois, le fait de maintenir les restrictions devrait continuer de limiter la consommation des ménages et d’affecter la chaîne logistique mondiale.

(Avec Asianews)