Eglises d'Asie

L’évêque de Chiang Mai appelle à accueillir plusieurs milliers de réfugiés birmans

Publié le 27/06/2023




L’évêque du diocèse de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, a appelé la communauté locale à venir en aide à plusieurs milliers de réfugiés birmans, majoritairement catholiques qui ont franchi la frontière récemment pour fuir les violences qui se poursuivent en Birmanie entre l’armée et les groupes de résistance. Selon Mgr Francis Xavier Vira Arporndratana, son diocèse a enregistré « environ 4 000 catholiques et plus de 1 400 bouddhistes » qui ont fui le diocèse birman de Loikaw.

Un camp de réfugiés dans la province de Tak en Thaïlande (archive, 2007). Plus de 4 000 réfugiés birmans sont entrés en Thaïlande il y a plus d’une semaine.

Le 22 juin, Mgr Francis Xavier Vira Arporndratana, évêque de Chiang Mai, a réagi à l’arrivée en Thaïlande de plus de 4 000 réfugiés birmans, majoritairement catholiques, en appelant les fidèles thaïlandais à accueillir ceux qui « frappent à nos portes, en demandant asile » dans les régions frontalières.

Les réfugiés ont reçu une aide humanitaire envoyée par Chettha Mosikkharat, gouverneur de la province de Mae Hong Son, par les autorités locales et par la Croix Rouge, en plus de kits de survie qui ont été offerts par les habitants de la région, selon le Bangkok Post. Chettha Mosikkharat a déclaré que malgré la neutralité de la Thaïlande vis-à-vis des conflits internes en Birmanie, les autorités locales et les forces de l’ordre fourniraient une assistance humanitaire aux réfugiés.

Le diocèse de Chiang Mai couvre quatre provinces du nord de la Thaïlande, dont celle de Mae Hong Son. La paroisse Sainte-Geneviève a enregistré « environ 4 000 catholiques et plus de 1 400 bouddhistes » qui ont fui la région du diocèse birman de Loikaw, selon l’évêque. « Actuellement, ils ont besoin de nourriture, de matériel pour installer des tentes et toilettes. Nous devons les accueillir et faire en sorte qu’ils se sentent intégrés et chez eux », a-t-il souligné.

Une crise invisible

L’organisation KNWO (Karenni National Women’s Organization), qui est basée dans le nord-ouest de la Thaïlande, a indiqué que les réfugiés sont majoritairement des personnes âgées, des femmes enceintes et des enfants qui ont besoin de toute urgence d’une aide alimentaire, d’un toit et d’autres biens essentiels à leur survie. « Nous les avons aidés mais ils ont besoin d’autres aides, dont de la nourriture », selon le groupe.

Les réfugiés ont dû fuir des combats près de la frontière, le 13 juin à Mae Jae et Phaung Saung, dans l’État Kayah, entre l’armée birmane et une alliance militaire associant l’Armée Karenni et les Forces de défense populaire. La junte aurait lancé des frappes aériennes en ripostant à trois attaques des groupes rebelles contre trois avant-postes et un poste de police. « C’est difficile pour eux de recevoir l’aide de l’Église locale, parce que la route entre Loikaw et Mae Jae, près de la frontière thaïlandaise, a été bloquée à cause des combats », indique une source anonyme dans l’État Kayah.

L’armée birmane a renforcé sa répression contre les groupes de résistance dans les États Kayah, Chin et Karen, et les troupes militaires ont également brûlé plusieurs villages des régions centrales de Sagaing et de Magwe, qui comptent des foyers rebelles importants. Au moins 3 688 habitants ont été tués et plus de 23 000 ont été arrêtés depuis le coup d’État militaire de février 2021.

« Je crains que la crise qui continue de s’aggraver en Birmanie soit devenue invisible aux yeux de la majeure partie du reste du monde, et que des certains gouvernements commencent à penser que la tyrannie de la junte est inévitable. Cette évolution est exactement ce que veut la junte », a déclaré Thomas Andrews, Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Birmanie, le 21 juin lors d’une visite de neuf jours en Indonésie.

(Avec Ucanews)