Eglises d'Asie

L’ex-président Sirisena verse une première indemnisation aux victimes des attentats

Publié le 14/07/2023




L’ex-président sri-lankais Maithripala Sirisena, et plusieurs anciens hauts responsables du gouvernement à l’époque des attaques du dimanche de Pâques 2019, ont commencé à verser une partie des dédommagements aux victimes, qu’ils devaient verser avant le 12 juillet. Le 12 janvier dernier, ils avaient été reconnus coupables de négligence par la Cour Suprême, pour ne pas avoir déjoué les attentats malgré des alertes reçues plusieurs semaines avant par les services de renseignements sri-lankais.

Le 12 janvier dernier, l’ex-président Maithripala Sirisena (ici en mars 2017) a été condamné à verser 100 millions de roupies aux victimes des attentats de 2019.

Un ancien président sri-lankais et plusieurs anciens membres du gouvernement et des services de renseignement n’ont envoyé qu’une partie des compensations financières qu’ils avaient été condamnés à verser aux victimes des attentats du dimanche de Pâques 2019.

Le 12 janvier dernier, la Cour Suprême du pays a demandé à l’ex-président Maithripala Sirisena, 71 ans, et à plusieurs anciens hauts responsables des renseignements et du ministère de la Défense, de verser une compensation totale de 310 millions de roupies (environ 888 000 euros). La Cour a souligné leur échec « irresponsable » à déjouer les attaques, malgré de sérieuses alertes des renseignements (dès le 4 avril, soit près de trois semaines avant les attaques).

Maithripala Sirisena devait payer 100 millions de roupies (286 500 euros), tandis que les autres devaient verser un total de 210 millions de roupies (601 500 euros). Les compensations financières devaient être versées à partir de leurs fonds personnels. La Cour suprême avait également demandé au gouvernement fédéral de verser un million de roupies en compensation aux victimes (un peu plus de 2 800 euros).

Les fonds devaient être déposés avant le 12 juillet, soit six mois après l’ordre de la Cour. Toutefois, l’ancien président Sirisena n’a pour l’instant versé que 15 millions de roupies (42 900 euros). Ce dernier a demandé une extension du délai de paiement restant de 85 millions de roupies, en plusieurs versements d’ici 2033.

Parmi les autres qui ont été condamnés, l’ancien responsable des renseignements et l’ancien chef de la police ont payé environ 4,1 millions de roupies, tandis que l’ancien ministre de la Défense n’a versé qu’un million de roupies. De son côté, le gouvernement fédéral a déposé un million de roupies via le ministère de la Défense.

L’Église locale très critique depuis les attentats vis-à-vis des enquêtes de l’État

Durant les attaques du 21 avril 2019, une série d’attentats suicide a entraîné un total de 279 personnes tuées (dont 45 étrangers) dans trois églises et trois hôtels de la capitale, près de Negombo et dans la ville de Batticaloa. Près de 500 personnes ont été blessées dans les attaques qui ont ébranlé et choqué toute la population de l’île durant les fêtes pascales. Il s’agit de la pire attaque terroriste à avoir frappé l’État insulaire depuis la fin de la guerre civile (1983-2009).

Nalini Fernando, qui fait partie des victimes des attentats, explique que 50 mois ont passé depuis avril 2019, mais que beaucoup de gens comme elle continuent de souffrir. « Les responsables ne prennent pas la peine de payer les compensations », regrette-t-elle. « Selon des médias, certains d’entre eux ont même été promus par le gouvernement. »

De son côté, Dexter Fernando, président d’un groupe appelé April 21 Foundation for Justice, a demandé au président actuel Ranil Wickremesinghe, qui était Premier ministre au moment des attentats, de s’assurer de rendre justice à toutes les victimes. Il a également déploré que les cerveaux derrière les attentats n’aient toujours pas été arrêtés.

L’Église catholique au Sri Lanka a été très critique depuis quatre ans face au manque de progression des enquêtes. Le cardinal Malcom Ranjith, archevêque de Colombo, a lancé de multiples appels dans ce sens, dans le pays et à l’étranger, y compris au Vatican et au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, en affirmant que les attaques de 2019 ne sont « pas seulement le travail de quelques extrémistes mais un vaste complot politique ».

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Kremlin.ru (CC BY 4.0)