Eglises d'Asie

L’hiver démographique a atteint les principales mégalopoles chinoises

Publié le 27/05/2023




Alors qu’en avril dernier, les Nations unies ont confirmé que la population de l’Inde a dépassé celle de la Chine, la crise démographique a atteint les principales mégalopoles chinoises – Pékin, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen – au bénéfice des capitales provinciales de second plan. En 2022, selon les statistiques officielles, Shanghai a perdu 135 400 habitants, Guangzhou 76 500 habitants, Pékin 43 000 et Shenzhen 19 800. Le coût élevé de la vie dans les grandes villes pousse les travailleurs migrants à s’installer ailleurs.

Des touristes chinois à Shanghai en août 2018. La population de la ville a diminué de 135 400 habitants en 2022.

Les populations des quatre mégalopoles les plus importantes de Chine continentale – à savoir Pékin, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen – ont enregistré une baisse significative en 2022, selon les statistiques officielles. La population de Shanghai a diminué de 135 400 habitants, celle de Guangzhou de 76 500 habitants, Pékin de 43 000 et Shenzhen de 19 800.

L’évolution démographique est particulièrement frappante à Guangzhou et Shenzhen, deux centres économiques majeurs du sud de la Chine, qui a représenté un tournant important pour le pays alors que les deux villes ont enregistré les taux de croissance les plus élevés au cours de la dernière décennie. La population de Shenzhen, située non loin de Hong-Kong, a diminué pour la première fois depuis sa fondation en 1979.

Cette situation, qui affecte l’ensemble de la Chine, est encore plus préoccupante pour ces mégalopoles car sur le plan économique, jusqu’à ce jour, elles sont parvenues à attirer un grand nombre de travailleurs migrants internes et de jeunes diplômés. Aujourd’hui, cependant, la croissance stagne et les effets commencent à être observés en termes démographiques.

Selon des analystes et des experts cités par les médias chinois, la pandémie a fortement affecté la situation de l’emploi à Shenzhen l’an dernier, forçant les travailleurs migrants à rentrer dans leurs villes d’origine afin de réduire le coût de la vie. Même à Dongguan, un centre industriel comptant plus de 10 millions d’habitants et relié à Guangzhou et Shenzhen, le nombre de résidents a diminué de 100 000 l’an dernier. La ville, où sont installées de nombreuses usines et qui offrait d’importantes opportunités d’emploi dans le passé, est aujourd’hui devenue plus terne et a perdu de son attractivité.

Par ailleurs, les populations de plusieurs villes importantes et de capitales provinciales de deuxième plan continuent d’augmenter, mais à un rythme qui tend à ralentir. Les chiffres augmentent tous dans des centres comme Chengdu, Chongqing, Wuhan, Nanjing, Hangzhou et Suzhou, mais bien plus lentement. On estime que le coût élevé de la vie dans les grandes mégalopoles que sont Pékin, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen pousse les travailleurs migrants à s’installer dans des villes moins importantes et plus proches de leurs régions d’origine.

La population de l’Inde a dépassé celle de la Chine en avril

En avril dernier, les Nations unies ont confirmé que la population de l’Inde a désormais dépassé celle de la Chine. Ces dernières années, Pékin a mis fin à sa politique de l’enfant unique et a même inversé son discours en encourageant les grossesses. Pourtant, le taux de natalité et le nombre des mariages restent faibles. Les taux de natalité à Pékin et Shanghai sont même plus faibles que le taux de mortalité.

Quand la Chine a mis fin à la politique de l’enfant unique en 2015, il a eu une reprise des nouvelles naissances durant une courte période, mais les chiffres ont à nouveau diminué rapidement. En 2022, la croissance démographique chinoise est même devenue négative, perdant 850 000 habitants pour la première fois depuis la grande famine du début des années 1960.

À cause de la pression démographique, les gouvernements provinciaux tentent d’attirer les jeunes diplômés avec des aides au logement et à l’emploi. De nombreuses villes ont baissé le seuil d’enregistrement pour les familles et simplifié le processus afin de permettre aux jeunes de s’installer plus facilement. De plus, les autorités locales encouragent les jeunes à acheter un logement afin de tenter de relancer le secteur de l’immobilier, qui piétine également.

Dans le passé, le système d’enregistrement hukou (un document regroupant les informations personnelles de chaque citoyen mis en place il y a 60 ans et qui sert d’outil de gestion de la population pour le gouvernement) a été accusé d’empêcher la libre circulation de la main-d’œuvre et de contribuer aux pertes économiques. Actuellement, de telles restrictions sont toujours en vigueur à Pékin et Shanghai et les deux villes imposent toujours des mesures strictes destinées au contrôle de la population.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Siggy Nowak / Pixabay