Eglises d'Asie

Marie Secours des Chrétiens, protectrice des catholiques chinois

Publié le 26/05/2021




Le 24 mai, depuis 2008, l’Église marque la fête de la bienheureuse Vierge Marie « Secours des Chrétiens » en célébrant une journée de prière pour l’Église en Chine. Le 27 mai 2007, dans sa Lettre aux catholiques chinois, le pape Benoît XVI a instauré cette journée en écrivant une prière spéciale à Notre-Dame de Sheshan (un sanctuaire marial situé près de Shanghai). Cette année, comme l’an dernier, le pèlerinage annuel du mois de mai a été annulé à cause de la pandémie (d’autres lieux publics sont cependant restés ouverts à proximité du sanctuaire de Sheshan).

Une procession mariale au sanctuaire Notre-Dame de Sheshan, en mai 2011.

Ce lundi 24 mai, l’Église célébrait la fête de la bienheureuse Vierge Marie « Secours des Chrétiens », particulièrement vénérée au sanctuaire marial de Notre-Dame de Sheshan, près de Shanghai. Le 27 mai 2007, dans sa Lettre aux catholiques chinois, le pape Benoît XVI a fait du 24 mai une journée mondiale de prière pour l’Église en Chine, en écrivant une prière spéciale à Notre-Dame de Sheshan. Ce lundi, cette journée était marquée pour la 14e année consécutive. Dans sa lettre, Benoît XVI avait demandé à la Vierge de guider le Peuple de Dieu « sur les chemins de la vérité et de l’amour », pour être « en toutes circonstances un ferment de coexistence harmonieuse entre tous », pour soutenir « l’engagement de ceux qui, en Chine, parmi leurs travaux quotidiens, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus ». Le sanctuaire de Sheshan est le sanctuaire catholique le plus populaire du pays. Il est situé au sommet d’une colline, que beaucoup de fidèles gravissent à genoux, le long des 14 stations du chemin de Croix. Malheureusement, depuis 2008, les autorités ont empêché de nombreux pèlerins de venir au sanctuaire durant le mois de mai. De plus, en 2020, avec la pandémie, le sanctuaire a été fermé. Le pèlerinage annuel a également été annulé cette année, alors qu’un club de golf et un terrain de jeu, situés à proximité, sont restés ouverts au public.

Notre-Dame de Sheshan

Le sanctuaire de Sheshan est devenu un symbole du manque de libertés dans l’Église en Chine. Dans un séminaire de la région, Mgr Thaddeus Ma Daqin, évêque auxiliaire du diocèse de Shanghai depuis 2012, reste en résidence surveillée depuis presque neuf ans. L’évêque, âgé de 53 ans, a été arrêté le 7 juillet 2012, le jour de son ordination, alors qu’il avait renoncé à faire partie de l’Association patriotique des catholiques chinois. Le diocèse de Shanghai reste donc sans pasteur, et l’évêque ne peut communiquer avec ses fidèles. C’est sans doute l’une des périodes les plus difficiles depuis quarante ans pour les catholiques chinois. Malgré tout, les fidèles gardent confiance en Notre-Dame de Sheshan.

Le catholicisme romain est arrivé à Pékin en 1292 grâce au missionnaire franciscain Jean de Montecorvino, fondateur de la mission catholique de Chine, mort à Pékin en 1328. D’autres missionnaires franciscains l’ont suivi. Un portrait de la Vierge à l’Enfant, daté de 1342, est issu de cette période. Il a été trouvé avec d’autres objets culturels chrétiens dans la ville de Yangzhou. La Vierge y était présentée à la chinoise dans un esprit d’inculturation. Le missionnaire jésuite Matteo Ricci (1552-1610), un des premiers de son ordre à entrer en Chine impériale, considéré comme un des pionniers du catholicisme chinois, a pénétré la Cité Interdite de Pékin en janvier 1601. Il y a présenté 16 cadeaux destinés à l’empereur Wanli, dont une copie d’un de la Salus Populi Romani, une icône représentant la Vierge à l’Enfant qui a fait l’objet d’une dévotion particulière au moins depuis le XIIIᵉ siècle. Attribuée à l’évangéliste Saint-Luc, elle se trouve dans la chapelle Pauline de la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.

De nombreux catholiques chinois sont particulièrement attachés à la Vierge Marie. Leur foi a survécu aux persécutions grâce à leur dévotion au Sacré-Cœur et à la Vierge, et à leur fidélité au pape. La vénération de Notre-Dame de Lourdes s’est notamment rapidement répandue grâce aux missionnaires européens, notamment les missionnaires français, qui ont été nombreux en Chine durant la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Beaucoup d’églises chinoises ont leur grotte ou une statue de Notre-Dame de Lourdes. La dévotion à Notre-Dame de Fatima est également très répandue.

Notre-Dame de Chine

Deux images de la Vierge sont particulièrement vénérées par les catholiques chinois. Outre la Vierge de Sheshan, on compte aussi Notre-Dame de Chine de Donglu, dans la province du Hebei. L’histoire de Donglu remonte à 1900, durant la révolte des Boxers (1899-1901). Le village catholique de Donglu, à 40 km de Baoding (Hebei), se trouvait encerclé par plusieurs milliers d’émeutiers. Les 700 villageois et leur prêtre ont invoqué la Vierge, certains d’une mort imminente. La Vierge serait alors intervenue, et une église fut construite pour remercier la Vierge pour sa protection. Un portrait de Cixi, l’impératrice douairière de Chine, a été utilisé comme modèle pour le portrait de la Vierge à l’Enfant. En 1924, les évêques chinois, rassemblés au synode de Shanghai, ont établi l’église de Donglu comme sanctuaire. Le site est devenu une destination de pèlerinage populaire dans le pays.

(Avec Ucanews)


CRÉDITS

Ucanews