Eglises d'Asie

Mgr Celso Ba Shwe ordonné évêque de Loikaw, dans une des régions les plus affectées par les conflits

Publié le 04/07/2023




Le jeudi 29 juin, à l’occasion de la fête des saints Pierre et Paul, Mgr Celso Ba Shwe, curé de la cathédrale du Christ-Roi de Loikaw durant 13 ans et administrateur apostolique du diocèse depuis la mort brutale de Mgr Stephen Tjephe en décembre 2020, a été ordonné évêque par Mgr Basil Athai, évêque de Taunggy, en présence du cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun. La région de Loikaw, qui compte une forte présence chrétienne, est l’une des plus affectées par les conflits depuis le coup d’État militaire de 2021.

Le 29 juin dans la cathédrale de Loikaw, Mgr Celso Ba Shwe a été ordonné évêque par Mgr Basil Athai, évêque de Taunggy, en présence du cardinal Bo, archevêque de Rangoun.

« Que ton règne vienne ! » est la devise choisie par le nouvel évêque de Loikaw, le père Celso Ba Shwe, afin d’illustrer des perspectives de paix que seul Dieu peut apporter, en particulier alors que la Birmanie est ébranlée par des conflits internes depuis plus de deux ans. L’ordination épiscopale a eu lieu ce jeudi 29 juin, à l’occasion de la fête des saints Pierre et Paul, dans la cathédrale du Christ-Roi de Loikaw – dont le nouvel évêque a été curé durant 13 ans. La célébration était présidée par Mgr Basil Athai, évêque de Taunggy, en présence du cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun.

Loikaw est la capitale de l’État birman de Kayah, dans l’est du pays. Il s’agit d’une des régions les plus affectées par les violences, et la ville compte une des présences chrétiennes les plus importantes en Birmanie. Le père Celso, qui est né en 1964 à Moblo, un village local, a été nommé comme administrateur apostolique du diocèse après la mort brutale de Mgr Stephen Tjephe en décembre 2020. Depuis, il s’est attelé à la tâche difficile de guider les fidèles de Loikaw durant les deux années qui ont suivi le coup d’État militaire du 1er février 2021.

« C’est déjà un bon pasteur qui vit au milieu des fidèles et qui ‘porte l’odeur des brebis’. Il connaît leurs larmes, leurs blessures et leurs difficultés », a déclaré le cardinal Bo dans son homélie, durant la célébration. « Dieu l’a appelé à témoigner du Chemin de Croix et de la gloire de la résurrection, pour l’espérance, la paix, la réconciliation et la reconstruction des communautés. »

« J’ai alors compris que c’était la volonté de Dieu »

De son côté, Mgr Ba Shwe, le nouvel évêque a confié qu’il était bien conscient des difficultés. « Aujourd’hui, j’ai découvert toutes mes faiblesses, mes limites, mon impuissance », a-t-il souligné dans une vidéo publiée sur la chaîne Youtube de la Conférence épiscopale birmane. « Pour cette raison, quand on m’a dit que je serai responsable de ce diocèse, j’ai ressenti beaucoup de résistance en moi. Je me suis dit : je ne suis pas capable de diriger. »

« Mais j’ai reçu beaucoup d’encouragements de la part de mon entourage, en particulier de Mgr Sotero Phamo [évêque émérite de Loikaw], qui m’a rappelé que je ne serai pas seul, que j’aurai à mes côtés les prêtres, les religieuses et les fidèles de l’Église. J’ai alors compris que c’était la volonté de Dieu et je l’ai acceptée », a-t-il poursuivi.

Dans son message vidéo, le nouvel évêque a raconté son long parcours vocationnel, marqué par de nombreuses épreuves : l’opposition initiale de son père, son travail en tant qu’enseignant dans une école publique, ses études au séminaire avec des étudiants beaucoup plus jeunes que lui, et mieux préparés à apprendre le latin et l’anglais.

« Aujourd’hui, tout le monde a soif de paix »

« Ces dernières semaines, j’ai beaucoup pensé au passage de l’Évangile dans lequel Jésus dit que Dieu ne se révèle pas aux sages et aux savants, mais aux tout-petits [Mt 11, 25-27]. » C’est précisément avec ces derniers que Mgr Ba Shwe souhaite entamer sa nouvelle mission, dans une terre blessée où des églises ont été détruites et où plusieurs milliers d’habitants ont dû fuir au cours des deux dernières années.

Il souhaite un nouveau départ, d’où cet appel : « Que ton règne vienne. » « Dans ce pays, je sens que c’est particulièrement pertinent. Aujourd’hui, tout le monde a soif de paix », a assuré Mgr Ba Shwe. Mais « qu’est-ce que cela veut dire, un vrai royaume de liberté et de justice ? », a-t-il demandé. « Nous devons le rechercher dans la Parole de Dieu, car Lui seul peut le donner dans les cœurs de chacun. Ensemble, avec tous les habitants de ce pays, nous devons bâtir le royaume de paix et de justice. »

En plus de trois symboles – le livre ouvert de la Parole de Dieu, l’arbre de vie et une croix à l’intérieur d’une couronne évoquant le Christ-Roi –, son blason épiscopal porte trois couleurs : le bleu, le rouge et le blanc. « Le bleu marial évoque la paix. Le rouge symbolise le Saint-Esprit mais aussi la souffrance de notre temps présent et de nos martyrs : c’est une invitation à prendre courage. Le blanc est un signe de pureté », a expliqué l’évêque. Ainsi, « prions et espérons que Dieu tienne sa promesse de vie, non seulement pour Loikaw et la Birmanie, mais aussi pour le monde entier ».

(Avec Asianews)


CRÉDITS

Asianews