Eglises d'Asie

Mgr John Saw Yaw Han, évêque auxiliaire de Rangoun, appelle à prier pour la paix en Birmanie

Publié le 03/02/2021




Le 1er février, après le coup d’État de l’armée birmane et l’arrestation des principaux dirigeants du gouvernement civil, Mgr John Saw Yaw Han, évêque auxiliaire de Rangoun, a appelé à prier pour la Birmanie. Le cardinal Bo, archevêque de Rangoun, était en visite pastorale dans l’État Kachin et n’a pas pu être joint – les lignes ont été coupées dans l’ensemble du pays. Joseph Hmung, directeur du Gloria News Journal, affirme que la réaction populaire est très forte sur les réseaux sociaux. Certains craignent que des manifestations massives n’entraînent le retour de la junte birmane pendant plusieurs décennies.

Ce lundi 1er février, après le coup d’État de l’armée birmane et l’arrestation des principaux dirigeants du gouvernement civil, dont la Conseillère d’État Aung San Suu Kyi, Mgr John Saw Yaw Han, évêque auxiliaire de Rangoun, a appelé à prier pour la Birmanie, tout en invitant la population à la prudence. « Nous devons rester vigilants et prier », a-t-il confié à Fides, l’agence d’information de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Mgr Saw Yaw a fait part de son inquiétude face à une situation qui pourrait devenir critique. C’est pourquoi il a appelé l’Église en Birmanie à « faire des provisions alimentaires afin d’éviter des pénuries », et à « bien gérer les stocks de médicaments disponibles pour pouvoir veiller sur la santé des gens ». Le 1er février, la « Tatmadaw », nom birman de l’armée, a également déclaré un état d’urgence pour un an, en plaçant le général Min Aung Hlaing à la tête du pays. L’armée s’est justifiée en accusant le gouvernement civil de fraudes – qui auraient eu lieu lors des élections générales de novembre – et en contestant le maintien des élections malgré la pandémie. Le parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), a remporté la majorité des sièges parlementaires au cours des dernières élections.

« Priez pour la paix en Birmanie »

En réaction aux événements survenus en Birmanie, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a déclaré que « tous les dirigeants doivent agir dans l’intérêt des réformes démocratiques en Birmanie, en permettant un dialogue constructif, en condamnant la violence et en respectant pleinement les droits de l’homme et les libertés fondamentales ». Au moment du coup d’État, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, était en visite pastorale dans l’État Kachin, dans le nord du pays – c’est pourquoi il n’a pas pu être joint par l’agence Fides. Mgr Saw Yaw Han, de son côté, a appelé tous les catholiques birmans à prier pour la paix. Il a également demandé aux prêtres de rester particulièrement vigilants, et à « contrôler ceux qui entrent dans les églises » afin de veiller à la sécurité des fidèles. Il a aussi demandé aux prêtres et aux religieux d’éviter de publier des « commentaires individuels » sur les événements actuels, « afin de maintenir un esprit d’unité et de cohérence dans la communication de l’Église » et pour éviter de « semer le trouble et la confusion ».

L’évêque auxiliaire a invité les prêtres à « continuer d’encadrer les services liturgiques » et à « encourager tous les fidèles à prier avec ferveur pour la paix en Birmanie ». Joseph Kung Za Hmung, directeur du Gloria News Journal, un journal catholique basé à Rangoun, a également réagi au moment des événements, en expliquant qu’il n’y avait « aucune manifestation ni aucun rassemblement public dans les rues de Rangoun ». « Les lignes téléphoniques ont été coupées dans l’ensemble du pays, et elles ne fonctionnent qu’à Rangoun et dans la capitale, Naypyidaw », a-t-il ajouté. « Mais la réaction populaire est très forte sur les réseaux sociaux », précise-t-il. L’arrivée des véhicules blindés dans les centres de Rangoun et de Naypyidaw, le 1er février vers 4 heures du matin, a eu lieu alors que l’inauguration du nouveau Parlement post-élections devait avoir lieu le lendemain, le 2 février. Joseph Hmung explique que « pour l’instant, les citoyens attendent, parce que nous craignons que des manifestations massives ne mènent à un vrai coup d’État qui placerait les généraux au pouvoir pendant plusieurs décennies, et sonnant vraiment la fin de l’expérience de la démocratie dans le pays ». La junte birmane a été au pouvoir en Birmanie de 1962 à 2011, avant de reprendre le pouvoir avec ce nouveau coup d’État.

(Avec Ucanews)

Crédit : ซาร่า สาขาสาทร / CC BY-SA 4.0