Eglises d'Asie – Cambodge
Mgr Olivier Schmitthaeusler, vicaire apostolique de Phnom Penh, distingué comme « ami des bouddhistes »
Publié le 05/05/2022
Les responsables bouddhistes du Cambodge ont salué Mgr Olivier Schmitthaeusler (MEP), vicaire apostolique de Phnom Penh, pour ses nombreuses années de soutiens et des dons aux bouddhistes du pays. Mgr Schmitthaeusler a été distingué comme un « grand ami des bouddhistes », le 30 avril à la pagode d’Ang Monrei, dans le district de Tram Kat (province de Takéo, dans le sud du Cambodge), selon Catholic Cambodia.
Seng Somony, secrétaire et porte-parole du ministère des Cultes et des Religions du pays, a présidé la cérémonie et remis à l’évêque français un diplôme d’honneur, décerné par le Conseil Mahanikaya du Cambodge, le conseil bouddhiste suprême du pays. Le vénérable Nget Chamroeun, abbé de la pagode d’Ang Monrei, a confié lors de la rencontre que Mgr Schmitthaeusler, en tant que prêtre, évêque et missionnaire, a tendu la main aux bouddhistes afin qu’ils puissent planter des jardins potagers et construire des ponts, entre autres.
Mgr Schmitthaeusler, 51 ans, s’est dit touché par cet honneur et a exprimé sa gratitude envers les responsables bouddhistes cambodgiens pour leur soutien concernant le développement de l’Église dans la région. « Cet honneur, je le sais, n’est pas pour moi-même mais représente une reconnaissance pour les communautés catholiques et bouddhistes alors qu’elles progressent ensemble. Cette reconnaissance affirme également que la communauté catholique locale est enracinée dans la culture cambodgienne. C’est une occasion très spéciale qui renforce une vraie fraternité entre les religions », a-t-il déclaré.
Le vicaire apostolique a également la première fois qu’il est arrivé au village de Chamkar Teang, en 2002 dans la province de Takéo, où il n’y avait encore qu’un seul chrétien. L’un de ses projets a été de construire route de 1 200 mètres de long afin de relier le village à la pagode d’Ang Monrei. L’évêque a ajouté que l’Église locale a aussi ouvert des instituts éducatifs dans la région. Peu à peu, la communauté catholique a grandi et s’est épanouie.
« Avancer ensemble pour construire la paix »
L’Église a également inauguré des projets d’artisanat afin de permettre aux gens de trouver du travail tout en préservant les traditions khmères. « Nous avançons ensemble comme frères et sœurs, et durant cette période de Covid-19, nous avons une opportunité de renforcer notre relation. C’est ainsi que nous pouvons avancer ensemble afin de construire la paix », a-t-il ajouté. Mgr Schmitthaeusler a aussi confié qu’il a maintenu des relations amicales avec cinq abbés de la pagode depuis 2002.
Seng Somony, de son côté, a confié qu’il était surpris et heureux qu’un évêque catholique soit devenu un symbole d’unité entre deux religions. « L’harmonie religieuse est très importante, et nous devons la soutenir. L’évêque a montré que le christianisme peut travailler aux côtés d’autres confessions. Cela prouve que nous suivons nos religions dans le même but : apporter la paix à l’humanité », a-t-il déclaré. Il a également remis un masque spécial à Mgr Schmitthaeusler en signe de reconnaissance. Cet événement est survenu moins de deux mois après une distinction remise le 8 mars dernier à l’évêque français, l’Ordre national du Mérite, pour plusieurs décennies d’efforts en faveur du développement social dans la région.
Le catholicisme au Cambodge remonte au XVIe siècle, après l’arrivée du dominicain portugais Gaspar da Cruz en 1555. Malgré les efforts des missionnaires et le protectorat au XIXe siècle, le christianisme n’a pu devenir une force majeure dans le pays majoritairement bouddhiste. Toutefois, dans les années 1950, le Vatican a estimé près de 120 000 catholiques au Cambodge, dont près de 50 000 d’origine vietnamienne.
Le catholicisme s’est presque éteint dans le pays durant la longue guerre civile et sous le régime génocidaire Khmer Rouge, qui a causé au moins 2 millions de morts. Les missionnaires sont revenus après la fin de la guerre civile dans les années 1990, et l’Église locale a pu renaître de ses cendres. Aujourd’hui, les chrétiens représentent moins d’1 % de la population sur environ 17 millions d’habitants. Près de 20 000 catholiques vivent dans trois juridictions ecclésiastiques (le vicariat apostolique de Phnom Penh, et les préfectures apostoliques de Battambang et de Kampong-Cham).
(Avec Ucanews)
CRÉDITS
Catholic Cambodia / Ucanews