Eglises d'Asie

Mongolie intérieure : des chrétiens chinois accusés de vendre des bibles « illégalement »

Publié le 01/04/2023




Des chrétiens protestants de la ville de Hohhot, la capitale de la Région autonome de Mongolie intérieure, dans le nord de la Chine, ont appelé à prier pour des membres de leur communauté arrêtés en avril 2021 pour des « ventes illégales » de bibles, pourtant imprimées par un éditeur approuvé par l’État. Le principal accusé, qui appartient à une « église de maison » protestante de la région, encourt jusqu’à 15 ans de prison. Leur procès devrait avoir lieu fin avril, selon la communauté.

Une église de Shunyi, Pékin. Une communauté protestante de Mongolie intérieure appelle à prier pour la libération de chrétiens emprisonnés pour des ventes de bibles.

Des chrétiens de la Région autonome de Mongolie intérieure, dans le nord de la Chine, ont lancé une campagne de prière pour la libération de plusieurs membres de leur communauté, arrêtés il y a deux ans et condamnés à de longues peines de prison après avoir été accusés de vendre des bibles « illégalement ».

L’initiative vient des « églises de maison » protestantes de la ville de Hohhot, la capitale de la province, selon le site Bitter Winter, un site d’information en ligne couvrant la situation de la liberté religieuse et des droits de l’homme en Chine.

La communauté locale a lancé cette campagne pour Wang Hongglan et plusieurs chrétiens protestants de la région, qui ont été arrêtés et condamnés en avril 2021. Les victimes ont été accusées de « commerce illégal », alors qu’elles vendaient des bibles imprimées par un éditeur autorisé par le gouvernement. En Chine, le fait d’imprimer des bibles sans autorisation officielle est considéré comme une infraction criminelle, qui peut entraîner jusqu’à 15 ans de prison.

Des sources locales expliquent que le gouvernement considère les bibles imprimées comme légales si l’éditeur est lié au Mouvement patriotique des trois autonomies (MPTA), l’organisation protestante gouvernementale de la République populaire de Chine. Toutefois, les autorités affirment qu’une bible « légale » peut tout de même être vendue « illégalement » si ceux qui la vendent appartiennent à une organisation religieuse non-autorisée.

Une peine de 15 ans de prison requise pour le principal accusé

Wang Honglan et les autres détenus font partie d’une église de maison non-enregistrée basée à Hohhot. Wang est accusé d’être le principal responsable de ce commerce « illégal » de vente de bibles, qui aurait engendré un total de 40 millions de yuans.

Les accusés ont déclaré que les bibles en question étaient imprimées par un éditeur approuvé par l’État et basé à Nanjing, la capitale de la province de Jiangsu, dans l’est du pays. Ils ont aussi nié toute activité lucrative et commerciale. Selon eux, ils collectaient des dons versés par des chrétiens afin d’acheter des bibles et de les distribuer à des chrétiens démunis n’ayant pas les moyens de s’en acheter.

Alors qu’ils étaient en détention, le tribunal populaire du district de Huimin, à Hohhot, prévoyait d’organiser leur procès au 17 janvier 2022, mais leurs avocats ont demandé davantage de temps pour étudier leur dossier. La communauté locale, en lançant cette campagne de prière, a précisé que leur procès est aujourd’hui prévu pour fin avril prochain, et qu’il durerait jusqu’à trois semaines. Le procureur public a demandé une peine de 15 ans de prison pour Wang Honglan et des peines plus courtes pour les autres accusés.

Les restrictions sur les activités religieuses et les objets religieux sont courantes dans le pays communiste. Dans le passé, de nombreux chrétiens ont été arrêtés et emprisonnés pour des ventes de bibles et d’autres livres chrétiens. Pékin a également forcé la fermeture d’applications bibliques et coraniques.

(Avec Ucanews)