Eglises d'Asie – Thaïlande
Noël en Thaïlande : « Croyants ou non, nous pouvons nous réjouir ensemble de la naissance du Christ »
Publié le 30/12/2021
La présence, dans les lieux publics comme privés, de sapins de Noël aux décorations rouges et vertes, la diffusion de cantiques de Noël dans les magasins, ou encore des banderoles souhaitant un « Merry Christmas » à l’entrée d’un immeuble, semblent indiquer que la population thaïlandaise, croyante ou non, connaît plus ou moins la fête de Noël. Souhaiter un « Joyeux Noël » aux collègues thaïlandais, souvent non-chrétiens, leur fait un grand plaisir et n’est donc pas source de polémique.
Bien que Noël 2021 ait été une nouvelle fois assombri par le Covid-19, en particulier par la crainte du variant Omicron, cela n’a pas empêché pas les rassemblements religieux dans le pays. Pourtant, le respect des mesures sanitaires et une limitation du nombre de personnes présentes ont été exigés. Plusieurs paroisses ont proposé des horaires de messes supplémentaires afin de répondre au besoin et au désir de leurs paroissiens souhaitant participer à la messe de Noël. Exceptionnellement, la cathédrale de l’Assomption de Bangkok a demandé aux fidèles de réserver leurs places en ligne.
Toutefois, à Bangkok, la messe de Noël ne semble pas limitée au monde des croyants. « Elle me rappelle mon enfance à l’école catholique. C’est aussi pour une raison culturelle que je viens à la messe de Noël. J’aime la culture », raconte Chunsiri Chai-ear, un étudiant en Master de l’université Chulalongkorn, qui se dit un bouddhiste pratiquant.
« Noël est une fête universelle »
« Noël est une fête universelle. C’est une fête qu’il ne faut pas manquer. Cela me paraîtrait drôle de me rendre dans un temple bouddhiste le jour de Noël », ajoute Klanarong Wattananukit. Âgé de 20 ans, ce jeune autoentrepreneur de Bangkok assiste tous les ans à la messe de minuit à la cathédrale de l’Assomption, tout en amenant ses amis qui, eux aussi, sont intéressés par « la manière dont vivent les chrétiens ». Il avoue son intention : « J’aimerais savoir ce que font les chrétiens, afin de pouvoir apprécier l’art et la culture chrétienne que révèle la liturgie. »
« Beaucoup s’y intéressent », ajoute-t-il. « Mais ils ne savent pas que l’on peut venir participer à la célébration pour découvrir l’art et la culture chrétienne », remarque Klanarong. Le manque de renseignements et de conseils adressés aux non-croyants, à propos des messes de Noël, semble rendre ces derniers trop timides pour s’y rendre.
Partageant le même point de vue, Chunsiri et Klanarong souhaitent qu’il y ait des panneaux d’explication ou des conférences liés à Noël pendant la période des fêtes, par exemple sur son histoire et sur la signification des symboles. « Tous se rendent compte que c’est le moment de Noël, pourtant ils ne savent pas de quoi il s’agit », souligne Chunsiri.
Ensuite, il ajoute : « Je crois que, chrétiens ou non-chrétiens, nous pouvons tous nous réjouir ensemble de la naissance du Christ. Pour moi, la naissance du Christ est de l’ordre logique, contrairement à sa Résurrection, qui demande la Foi. »
Dans la société thaïlandaise, si attachée au bouddhisme, la fête de Noël est-elle un chemin qui peut conduire au dialogue interreligieux ? La célébration de Noël peut-elle favoriser une meilleure compréhension mutuelle, ainsi qu’une occasion d’annoncer la Bonne Nouvelle ? Si oui, comment ? Ces questions méritent d’être méditées personnellement et collectivement, afin que Noël soit également un moment favorable pour tous les baptisés d’annoncer l’Évangile de façon compréhensible aux personnes de convictions différentes.
(EDA / Tanya Leekamnerdthai)
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Tanya Leekamnerdthai